Donald Trump avait annoncé dans la nuit de samedi à dimanche, heure française, via son compte Twitter, que "quelque chose d'énorme" venait de se produire. La porte parole de la Maison Blanche avait averti dans la foulée que le président s’apprêtait à faire une déclaration "très importante". Quelques heures plus tard, dimanche vers 14h, il prenait finalement la parole pour l'annoncer : "Abou Bakr al-Baghdadi est mort". Le chef de l'Etat islamique s'est fait exploser lors d'un raid américain en Syrie.
Et si Donald Trump a tant ménagé son effet, c'est qu'il avait bien besoin ces jours-ci de pouvoir "crier victoire", explique sur Europe 1 Nicole Bacharan, politologue et spécialiste des Etats-Unis.
"La présence américaine n'a plus de sens puisqu'on a gagné"
"Trump est en débâcle à cause de sa décision controversée de retirer les troupes américaines de la frontière turque en Syrie", souligne l'experte. Cette annonce surprise semblait donner le feu vert à une opération militaire turque contre les forces kurdes, pourtant alliées de Washington dans la lutte antidjihadiste. Pour Donald Trump, annoncer la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi "c'est dire 'la présence américaine n'a plus de sens puisqu'on a gagné'", estime Nicole Barachan.
L'occasion aussi de redorer son blason sur la scène nationale : le témoignage d'un diplomate américain est venu étoffer en début de semaine l'enquête en vue d'une procédure de destitution engagée à son encontre. "Donald Trump affirme : 'je vous l'avais dit je peux vaincre l’État islamique'", conclut Nicole Bacharan.