Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que l'armée israélienne assurerait un "passage sécurisé" avant l'assaut prévu sur la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, lors d'un entretien à une chaîne américaine diffusée dimanche. La population de cette ville à l'extrême sud du territoire côtier, près de la frontière égyptienne, a plus que quintuplé au cours des dernières semaines, avec les arrivées de centaines de milliers de personnes fuyant la guerre. Plus de 1,3 million de Palestiniens s'y sont réfugiés et la communauté internationale s'inquiète de leur protection alors que M. Netanyahu a ordonné à l'armée de préparer une offensive sur Rafah.
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"La victoire est à portée de main. Nous allons le faire. Nous allons prendre les derniers bataillons terroristes du Hamas et Rafah, qui est le dernier bastion", a déclaré M. Netanyahu sur la chaîne ABC News. "Nous allons le faire (...) tout en assurant un passage sécurisé à la population civile pour qu'elle puisse quitter" les lieux, a-t-il ajouté. "Nous mettons au point un dispositif détaillé pour y parvenir", a-t-il ajouté, "nous n'abordons pas cela avec désinvolture". Il a mentionné les zones au nord de Rafah qui ont été dégagées et pourraient être utilisées comme zones sécurisées pour les civils, selon lui.
Le Hamas est mis en garde "contre une catastrophe et un massacre qui pourrait aboutir à des dizaines de milliers" de morts. Le diplomate en chef de l'UE Josep Borrell affirme de son côté qu'une offensive sur Rafah "entraînerait une catastrophe humanitaire indescriptible".
Bilan et bataillons
Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont déclaré qu'ils ne soutenaient pas une offensive terrestre à Rafah, évitant que si elle n'était pas correctement planifiée, une telle opération risquait d'entraîner "un désastre". Le président américain Joe Biden a haussé le ton jeudi contre Israël, jugeant « excessif » sa « riposte » à l'attaque du 7 octobre. Benjamin Netanyahu a répondu aux critiques s'inquiétant du sort des civils en cas d'offensive sur Rafah : "ceux qui disent qu'il ne faut absolument pas entrer dans Rafah sont en réalité en train de nous dire qu'il faut perdre la guerre , et laisser le Hamas sur place".
S'exprimant en outre sur le bilan de la guerre (plus de 28.000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé à Gaza), le Premier ministre israélien a estimé qu'il devait être "prudent avec les statistiques du Hamas". "Nous avons tué et blessé plus de 20.000 terroristes du Hamas, dont environ 12.000 combattants", a-t-il affirmé, sans expliquer la distinction faite entre "terroristes" et "combattants". "Et nous faisons tout notre possible pour minimiser les victimes civiles", a-t-il ajouté.
"Le ratio à moins de 1 pour 1"
"Nous avons réduit le nombre de victimes civiles par rapport à celui des terroristes, (nous avons réduit) le ratio à moins de 1 pour 1, ce qui est considérablement inférieur à celui de tout autre théâtre de guerre similaire", a-t-il assuré. M. Netanyahu a également affirmé qu'Israël avait "mis hors service 18 de leurs 24 bataillons terroristes". Au journaliste qui lui demandait comment il savait que le Hamas avait été complètement éliminé, le Premier ministre a répondu : "vous n'êtes pas obligé de tuer jusqu'au dernier des terroristes".
"Il n'a pas été nécessaire de tuer les terroristes (du groupe) Etat islamique jusqu'au dernier. Mais on a veillé à ce qu'il en soit fini de l'EI en tant que force militaire. Il faut démanteler le Hamas en tant que force militaire qui contrôle un territoire. C'est à portée de main et nous ne devrions pas nous arrêter", a-t-il lancé.