Des milliers de Nicaraguayens ont défilé dimanche dans la capitale pour exiger la démission du président Daniel Ortega et la libération des "prisonniers politiques" emprisonnés depuis le mouvement populaire déclenché en avril dont la répression a fait plus de 320 morts. "Nous demandons que Daniel Ortega s'en aille après tant de morts et d'oppression, et parce que nous voulons un pays libre", a déclaré Pedro, un manifestant âgé de 65 ans, lors de la marche pour "sauver la patrie", qui a parcouru plusieurs kilomètres dans le nord-est de Managua.
"On veut la sortie d'Ortega". "On veut la sortie d'Ortega parce qu'il a fait beaucoup de mal au Nicaragua. On demande qu'ils avancent les élections" prévues en 2021 à 2019, a déclaré au milieu de la foule Javier Franco, 49 ans. Il s'est dit solidaire des prisonniers qui, selon lui, "sont torturés dans la prison d'El Chipote" de la capitale, et où des cas de viols ont été dénoncés.
Accusé de vouloir instaurer une dictature. Daniel Ortega, au pouvoir depuis onze ans, a rejeté toute idée d'avancer les élections ou de démissionner pour mettre fin à la crise qui secoue le pays depuis le 18 avril, date du début de la vague de manifestations qui exigent son départ et celui de son épouse, la vice-présidente du pays, Rosario Murillo, tous deux accusés de vouloir instaurer une dictature. Il a accusé les opposants de fomenter un "coup d'État" avec l'aide des États-Unis et qualifié les manifestants incarcérés de "terroristes".