"Le sort" de l'humanitaire américain enlevé dans une zone instable du Niger est "inconnu", a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur du Niger, Mohamed Bazoum, qui s'est déplacé sur les lieux du rapt à Abalak, une préfecture de la région de Tahoua à 350 km au nord-est de Niamey.
"Il doit être en train de souffrir". "Son sort est inconnu en ce moment, tout ce qu'on sait, c'est qu'il doit être en train de souffrir du fait de la situation dans laquelle il se trouve depuis ce malheureux jour", le 14 octobre, a déclaré Mohamed Bazoum, sans précisions sur les ravisseurs. "La situation n'a pas évolué", mais "nous savons que l'Américain a été transporté dans la zone sud de Gao (Mali)". Le ministre avait expliqué dimanche que les ravisseurs étaient au Mali dans une zone contrôlée par le groupe djihadiste du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest), qui s'est scindé en plusieurs sous-groupes ces dernières années.
Le Niger, "victime collatérale" de l'instabilité malienne. Le ministre a également eu "un souvenir" pour les deux personnes tuées lors du rapt : un soldat de la Garde nationale et le gardien du domicile de l'humanitaire. "Je viens de visiter leur famille et je leur ai présenté mes condoléances", a-t-il poursuivi, appelant une nouvelle fois à une résolution de la crise au Nord-Mali. "Les acteurs de cette situation sont ailleurs, les enjeux sont peut-être ailleurs mais nous en sommes une victime collatérale", a-t-il dit, assurant que le gouvernement "fera de son mieux pour que cette situation du Mali impacte le moins possible le Niger".
La sécurité renforcée. Sur place, Mohamed Bazoum s'est entretenu "sur la sécurité dans la zone" de Tahoua avec des responsables militaires, des élus et des notables locaux de la région essentiellement peuplée de Touaregs. Il a appelé "toutes les populations" à "être vigilantes" et a exhorté les "jeunes à se constituer en brigades de vigilance" afin "de signaler tous les individus suspects" aux autorités. Il a aussi promis "un recrutement important de soldats" ainsi qu'"un redéploiement d'envergure" de renforts de militaires pour surveiller cette vaste zone frontalière du Mali et "porte d'entrée pour les terroristes".