L'Etat de Taraba, dans l'est du Nigeria, a été le théâtre de violents affrontements contre des éleveurs peuls ces derniers jours, faisant des dizaines de morts, et conduisant le président par intérim a déployer l'armée.
Entre 18 et 105 morts selon les sources. Plusieurs jours après les affrontements, David Misal, le porte-parole de la police de l'État de Taraba, une région très reculée à la frontière avec le Cameroun, a affirmé à l'AFP que 18 personnes avaient été massacrées, un chiffre bien inférieur aux autres estimations. "Nous avons enregistré 105 décès de bergers (peuls) dans cette crise des cinq derniers jours", a avancé Mohammed Keruwa, directeur de l'association des éleveurs du Nigeria (Macban). "40 campements ont été attaqués, et plus de 100 maisons sont parties en fumée", a-t-il ajouté. "Les assaillants ont volé plus de 3.000 têtes de bétail et 4.000 autres ont été égorgées".
"Les membres de l'ethnie mambilla (des agriculteurs chrétiens, auteurs des attaques) sont jaloux des éleveurs (musulmans), parce qu'ils disent qu'ils volent leurs terres", selon le directeur de Macban. Contactées à plusieurs reprises par l'AFP, les autorités d'Abuja n'ont toutefois pas souhaité apporter de précisions sur le nombre de morts. Abubakar Yusuf, sénateur pour Taraba Central, région affectée par ces violences, a déployé des agents sur le terrain, et recense de son côté "plus de 50 morts" depuis le 17 juin.