La piste d'un sabotage semble la plus probable. Des bouillonnements allant jusqu'à un kilomètre de diamètre ont été repérés par l'armée danoise sur les deux gazoducs Nord Stream, touchés par d'étranges fuites, qui relient la Russie à l'Allemagne. L'Ukraine a dénoncé une attaque terroriste de Moscou, alors que la Russie se dit elle "extrêmement préoccupée".
UPDATE - The surface area of the largest Nord Stream gas leak shows a "disturbance" of well over 1 kilometer in diameter, according to the Danish armed forces. pic.twitter.com/u0r4cGjImo
— Disclose.tv (@disclosetv) September 27, 2022
En réalité, l'institut sismique suédois annonce avoir enregistré deux explosions sous-marines, très probablement dues à des détonations à proximité des deux gazoducs et avant les fuites détectées en moins de 24 heures, dans le même périmètre de la mer Baltique, au sud-est de l'île danoise de Bornholm.
Des images diffusées par l'armée danoise
Les images de bouillonnement provoqué par le méthane ont été enregistrées et diffusées par l'armée danoise. L'hypothèse d'un acte de sabotage mené en mission commandée à 40 mètres de profondeur prend de l'épaisseur d'heure en heure. Si tous les regards se tournent vers Moscou, pour le spécialiste de l'énergie Thierry Bros, il faut être prudent : en effet, saboter ces gazoducs n'est pas forcément dans l'intérêt de Vladimir Poutine.
"La résultante, c'est que ces tuyaux-là ne seront plus utilisés pour amener du gaz russe en Europe, et il y a quelques jours seulement, le président russe demandait à l'Europe d'ouvrir Nord Stream II", rappelle le spécialiste au micro d'Europe 1. Le calendrier intrigue plus encore : ces fuites interviennent alors qu'un nouveau gazoduc reliant la Norvège et la Pologne est inauguré. Cela montre que l'Europe de l'Est peut elle aussi se passer du gaz russe.
Les fuites sur les gazoducs Nord Stream dues à "des actes délibérés", affirme la Première ministre danoise
Les vastes fuites en cours dans les gazoducs Nord Stream 1 et 2 près d'une île danoise en mer Baltique sont dues à des "actes délibérés" et "pas à un accident", a affirmé mardi soir la Première ministre danoise Mette Frederiksen.
Copenhague estime que les fuites sur les pipelines, non opérationnels mais remplis de gaz, devraient durer "au moins une semaine" jusqu'à épuisement du méthane qui s'échappe des conduites sous-marines, a fait savoir le ministre danois de l'Energie et du Climat lors d'une conférence de presse du gouvernement.