Après un an et demi d'une terrible captivité, elle a fini par trouver refuge au Kurdistan. Sara, jeune femme yezedie, a été délivrée fin mars, échangée contre des prisonniers de Daech détenus par les combattants kurdes du PKK. Capturée, séparée de son mari, vendue au marché, elle a consigné sur un cahier toutes les souffrances de son esclavage pendant son emprisonnement. Le JDD a raconté son histoire.
Vendue au marché par Daech. Tout bascule début août 2014, quand la ville de Sinjar où habitent Sara, son mari et ses six enfants, tombe aux mains des djihadistes de Daech. Pendant presque un an, ils vivent sous la férule du groupe terroriste. Un jour, les djihadistes décident de vendre 700 femmes yézidies. Sara est choisie et part pour la capitale de l'Etat islamique, Raqqa.
"Nous étions comme mortes". Elle raconte les "lots", "les tractations" autour de la vente des femmes. Elle se souvient "d'un petit obèse barbu qui, lui aussi, la voulait". A l'esclavage sexuel, se rajoute l'exposition à de violentes attaques militaires. Les femmes captives vivent au sous-sol d'un immeuble et sont en première ligne sous les bombardements. Les conditions de vie sont déplorables. "Nous buvions de l'eau des toilettes. Nous étions comme des mortes. Les enfants en devenaient fous." raconte-t-elle.
Aujourd'hui rescapée, Sara et ses codétenues n'ont plus jamais eu de nouvelles de leur époux.
La tentative de génocide contre les Yezidis par l'Etat Islamique est reconnu par le Parlement européen depuis février 2016