Des fidèles de l'Eglise anglicane de Christchurch priaient dimanche dans leur "cathédrale en carton", bâtie après le séisme de 2011, en mémoire des victimes de l'attentat terroriste perpétré vendredi dans deux mosquées de cette ville néo-zélandaise.
"De la peur à la confiance". "Lors des tremblements de terre, nous avons appris que dans les temps d'épreuves, il était bon de se retrouver les uns les autres. Il est temps de le faire à nouveau", a dit à ses ouailles le doyen Lawrence Kimberley. Le prêtre a appelé à "un contre-récit qui mène de la peur à la confiance, de la guerre à la paix et du désespoir à l'espérance", deux jours après l'attaque qui a fait cinquante morts et autant de blessés parmi la communauté musulmane de la ville, et pour laquelle l'Australien Brenton Tarrant, fasciste autoproclamé de 28 ans, a été inculpé.
"Nous nous tenons solidaires de la communauté musulmane. Ce que Jésus nous demande de faire, c'est de construire un pays où tout le monde sait qu'il est chez lui", a-t-il dit à une centaine de personnes rassemblées dans l'église, certaines portant des autocollants figurant des cœurs en signe de solidarité.
L'ouverture d'un espace œcuménique reporté. Lawrence Kimberley a également avancé qu'il avait renoncé à installer un espace œcuménique à ciel ouvert derrière la cathédrale à la demande de la police. Il mettra en oeuvre son projet "quand on pourra le faire en toute sécurité, afin de déployer une forte démonstration de solidarité pour nos frères et sœurs musulmans".
La cathédrale provisoire de Christchurch, structure moderniste en bois et en verre, a été construite en 2013 après les graves dommages subis le 22 février 2011 par l'édifice anglican datant de 1881. Son surnom de "cathédrale en carton" vient des tubes en carton qui la composent en partie. Il y a huit ans, le séisme avait coûté la vie à 185 personnes dans cette ville de l'île du Sud.