"Pas d'Amérique raciste", "Donald Trump doit s'en aller", scandaient des milliers de manifestants dans les rues de Chicago, certains portant à la poitrine une épingle à nourrice, devenue symbole de solidarité avec les minorités attaquées par la candidat républicain pendant la campagne. A New York, au moins 10.000 personnes ont remonté la 5ème Avenue jusqu'à la 56ème rue, où se trouve la tour Trump, dans laquelle le président élu mardi devait passer le week-end pour préparer son futur gouvernement. Le réalisateur de cinéma Michael Moore, critique de Donald Trump, est entré dans la tour pour tenter d'y rencontrer le président élu, en vain.
"Nous allons gagner". Dans le même temps, le nouveau président a appelé samedi les Américains à s'unir après une campagne qui a profondément divisé le pays. "Cela va être un grand moment dans la vie de TOUS les Américains. Nous allons nous unir et nous allons gagner, gagner, gagner!", a tweeté Donald Trump, au moment où plusieurs milliers de personnes affluaient près de ses bureaux aux cris de "Trump n'est pas mon président" ou "New York vous déteste".
This will prove to be a great time in the lives of ALL Americans. We will unite and we will win, win, win!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 novembre 2016
Travail avec les nationalistes européens. Un apôtre du Brexit, Nigel Farage, président du parti britannique europhobe et anti-immigration Ukip, était également présent à New York et a rencontré le président élu. "Je suis convaincu qu'il sera un bon président. (...) C'est un homme avec qui nous pouvons faire affaire", a-t-il déclaré, selon un communiqué de l'Ukip. La député française et nièce de la présidente du parti d'extrême droite Front national Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, a quant à elle tweeté samedi qu'elle répondait "'oui' à l'invitation de Stephen Bannon, directeur de campagne de Trump, à travailler ensemble".
"Obamacare" pas abrogée. Ces marques de soutien de l'extrême droite européenne contrastaient avec les premières déclarations de Donald Trump, qui a semblé mettre de l'eau dans son vin. "Je veux un pays où les gens s'aiment les uns les autres", a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien Wall Street Journal publié vendredi. Le magnat de l'immobilier, dont la première longue interview télévisée devait être diffusée dimanche par CBS, a suggéré qu'il pourrait amender et non abroger la réforme de l'assurance santé dite "Obamacare", qui a permis à 22 millions d'Américains supplémentaires d'avoir une couverture médicale.
Il a aussi jugé qu'enquêter sur sa rivale Hillary Clinton n'était pas sa priorité. Pendant la campagne il a pourtant répété que la démocrate méritait d'aller "en prison" pour avoir utilisé un serveur privé pour ses emails quand elle était chef de la diplomatie.