Le Royaume-Uni a conjuré Donald Trump de ne pas renoncer à l'accord nucléaire iranien, à quelques jours d'une décision du président américain à ce sujet, soulignant qu'il n'était pas parfait mais qu'il n'existait pas de meilleure alternative.
Une "erreur de s'éloigner de l'accord nucléaire". Dans une tribune publiée lundi dans le New York Times (en anglais) avant une rencontre avec des responsables de l'administration américaine, le ministre britannique aux Affaires étrangères, Boris Johnson, estime qu'en "ce moment délicat, ce serait une erreur de s'éloigner de l'accord nucléaire et de lever les contraintes qu'il fait peser sur l'Iran".
Une levée des contrôles au bénéfice unique de l'Iran. Les inspecteurs de l'Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA) se sont vus octroyer des pouvoirs supplémentaires pour contrôler les installations nucléaires iraniennes "augmentant la possibilité de détection de toute tentative de fabriquer une arme", argumente le responsable britannique. "Maintenant que ces menottes sont en place, je ne vois pas d'avantage éventuel à les mettre de côté. Renoncer à ces restrictions sur son programme nucléaire bénéficierait uniquement à l'Iran", écrit Boris Johnson.
"Toute alternative possible est pire". "Je pense que préserver les contraintes de l'accord sur le programme nucléaire iranien permettra également de contrecarrer l'attitude agressive de Téhéran dans la région. Je suis convaincu d'une chose : toute alternative possible est pire. La meilleure ligne à suivre serait d'améliorer les menottes plutôt que de les rompre".
Un accord destiné à limiter le programme nucléaire iranien. L'accord sur le nucléaire iranien a été conclu en juillet 2015 à Vienne entre Téhéran et le Groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), avant l'arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump. Par ce texte, l'Iran déclare solennellement ne pas chercher à se doter de la bombe atomique et accepte de brider son programme nucléaire afin d'apporter au monde la garantie que ses activités ne sont pas à visée militaire. En échange, la République islamique a obtenu la levée progressive et temporaire des sanctions internationales imposées du fait de ce programme, et qui ont fortement nui à son économie.
Les États-Unis pourraient se retirer. Mais n'ayant pas de mots assez forts pour dénoncer cet accord conclu sous la présidence de Barack Obama, Donald Trump a donné aux Européens jusqu'au 12 mai pour trouver un nouveau texte qui remédierait aux "terribles lacunes" de l'actuel, faute de quoi les États-Unis s'en retireront.