Nucléaire : l'Iran accepte un renforcement des inspections de l'AIEA
En contrepartie de sa décision d'augmenter son rythme de production d'uranium hautement enrichi, l'Iran a "accepté" une surveillance renforcée de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à son égard.
L'Iran a accepté une surveillance accrue de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en contrepartie de sa décision d'augmenter fortement le rythme de production d'uranium hautement enrichi, selon un rapport de l'instance onusienne consulté vendredi par l'AFP.
L'accord de 2015, une coquille vide
Téhéran avait annoncé début décembre commencer à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur le site de Fordo (centre), "avec notamment pour effet à terme d'accroître significativement le taux de fabrication d'uranium enrichi jusqu'à 60%", rappelle l'AIEA. Il devrait s'élever à plus de 34 kg par mois, contre 4,7 kg recensés au cours de la dernière période passée en revue.
Face à ces "changements", l'organisation basée à Vienne en Autriche avait demandé une réévaluation de ses inspections afin de s'assurer que "l'installation n'est pas utilisée" pour "produire de l'uranium à un niveau d'enrichissement supérieur à celui déclaré" et qu'il n'y a "pas de détournement de matières nucléaires déclarées".
Le seuil de 60% est proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. L'accord conclu à Vienne en 2015 entre l'Iran et plusieurs grandes puissances, désormais une coquille vide que des négociations ont échoué à ranimer en 2022, plafonnait ce taux à 3,67%.
Cette nouvelle montée en puissance du programme nucléaire iranien intervient après l'adoption en novembre d'une résolution par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA condamnant le manque de coopération de Téhéran concernant ses activités nucléaires.