Le vote historique n'a pas eu lieu. Samedi, les députés britanniques ont adopté un amendement qui oblige Boris Johnson à demander à Bruxelles un nouveau report de l'accord du Brexit. Chose faite dans la nuit de samedi à dimanche. Alors que l'Élysée a fait savoir que Paris ne souhaitait pas étudier la question d'un délai, Ladislas Poniatowski, rapporteur de la commission spéciale sur le Brexit au Sénat, a reconnu au micro d'Europe 1 que la position française était minoritaire au sein de l'Union.
"Officiellement, les Britanniques peuvent sortir sans accord le 31 octobre, mais les Européens sont très conciliants. Ils ont envie d'un accord", a-t-il expliqué. "Je pense que les 27 vont accorder un délai. Ce n'est pas la position du gouvernement français, mais on est minoritaires. La position d'Emmanuel Macron n'est pas celle de la majorité des chefs d'États étrangers", a affirmé Ladislas Poniatowski au micro d'Europe 1.
"Boris Johnson joue depuis le début au poker-menteur"
Surtout, un accord est nécessaire pour toutes les petites entreprises situées en territoire britannique, selon Ladislas Poniatowski. "Il y a 30.000 entreprises françaises là-bas. Les grands groupes s'en sortiront quoiqu'il se passe, accord ou pas accord, mais les PME sont complètement affolées, à juste titre. Y compris pour les petites entreprises britanniques, c'est panique à bord", explique-t-il au micro d'Europe 1. Comme Europe 1 le révélait dimanche avec le JDD, une PME française sur deux ne s'est pas préparée au Brexit.
"Je n'arrive pas à comprendre ce monsieur. Il joue depuis le début au poker-menteur", a affirmé le sénateur à propos de Boris Johnson, Premier ministre britannique. "Boris Johnson ment et triche. Il y a eu deux votes du Parlement anglais exigeant qu'il négocie. Il n'est pas allé négocier un report. Michel Barnier, au nom des 27, a dit 'mais on aimerait bien accorder un report, encore faut-il qu'on ait une demande du gouvernement anglais !'", a déploré Ladislas Poniatowski, indiquant que le retour éventuel aux urnes outre-Manche ne pourrait pas forcément entraîner une défaite de Boris Johnson.