Un déplacement en forme de visite d'adieu. François Hollande a fait une escale vendredi sur l'immense base militaire française de Gao (Mali) à l'occasion de son déplacement à Bamako pour un sommet France-Afrique samedi. Une visite presque quatre ans après jour pour jour après le déclenchement de l'Opération Serval, devenue Opération Barkhane. À quatre mois de son départ de l'Élysée, le bilan de l'intervention français au Mali est positif.
Un succès incontestable. L'Opération Serval est l'une des plus grandes fiertés de François Hollande, assure un proche du président. Début 2013, les djihadistes qui contrôlent le Nord du Mali décident de fondre sur le Sud avec pour objectif Bamako, la capitale. Il ne faut pas plus de cinq heures aux hélicoptères des forces spéciales françaises pour frapper la colonne armée. Trois mois plus tard, les djihadistes sont chassés du pays par les 5.000 soldats français déployés. Tout le continent africain applaudit, le succès est incontestable.
Un pays pas encore pacifié. Depuis, l'Opération Serval est devenue l'Opération Barkhane. Son but ? Traquer les groupes terroristes dans tout le Sahel. Pourtant le Mali n'est pas encore pacifié. Chaque semaine des habitants, des Casques bleus et des militaires français et maliens sont attaqués. Au Nord, les groupes armés Touaregs sont nombreux. Des accords de paix ont bien été signés 18 mois plus tôt mais ils peinent à se concrétiser, affirme un habitant du Nord-Mali.
"Les djihadistes ne contrôlent plus nos villes mais Bamako nous oublient toujours." C'est aussi l'analyse de plusieurs observateurs. Il faut que le gouvernement malien montre plus de volonté pour régler la crise, dit l'un d'entre eux. Sans ça, l'armée française est au Mali pour une bonne décennie.
François Hollande, le "sauveur du pays". Malgré ces réserves, à Bamako, la popularité de François Hollande reste inébranlable. C'est le sauveur du pays qui est reçu en grande pompe samedi. Avec son opération éclair, le président français a sans doute sauvé la stabilité de toute l'Afrique de l'Ouest. Le coup d'arrêt porté au groupe terroriste et leur traque inlassable dans cinq pays du Sahel est le succès indiscutable du quinquennat de François Hollande.
Et malgré les quelques attentats dans cette région, la sécurité est suffisante pour que la croissance économique ait commencé une reprise, +6% en 2016. Une bonne nouvelle dont les Africains sont reconnaissants à François Hollande.