Deux travailleurs médicaux ougandais ont été pris en flagrant délit de corruption par une patiente pas comme les autres, la ministre ougandaise de la Santé, à qui ils ont fait payer des services normalement gratuits, a annoncé cette dernière samedi. La ministre ougandaise de la Santé, Sarah Opendi, portait un voile sur le visage quand elle est arrivée vendredi en boda-boda (moto-taxi) à l'hôpital de Naguru, dans la capitale Kampala, afin de ne pas être reconnue.
35 euros pour des examens "censés être gratuits". "J'avais reçu de nombreuses plaintes sur le personnel de l'hôpital qui extorque de l'argent aux patients", a raconté Sarah Opendi. Elle a expliqué qu'alors qu'elle se faisait passer pour une patiente ordinaire, on lui a réclamé 150.000 shillings (35 euros) pour des examens de laboratoire "qui sont censés être gratuits". "Je lui ai dit que je n'avais pas d'argent mais il (le travailleur) a insisté", a-t-elle précisé.
On l'a ensuite dirigée vers une infirmière auxiliaire pour qu'elle se procure des bandelettes d'analyse. Là encore, on lui a demandé de l'argent. "Je l'ai payée et j'ai ensuite appelé la police qui a arrêté les deux travailleurs", a ajouté la ministre.
Une pratique courante dans les hôpitaux publics. Le directeur adjoint de l'hôpital, Stephen Kyebambe, a tenu à remercier Sarah Opendi d'avoir fait arrêter les deux personnes: "La ministre doit être félicitée pour avoir mis à jour le racket de ces escrocs dans notre hôpital". Le fait de demander de l'argent aux patients est monnaie courante dans les hôpitaux publics ougandais, où certaines catégories de travailleurs médicaux ne sont payés que 60 euros par mois.