Publicité
Publicité

Corruption : pourquoi la France a chuté à la 25e place du classement de Transparency International

Gauthier Delomez . 2 min
Corruption : pourquoi la France chute à la 25e place du classement de Transparency International
Corruption : pourquoi la France chute à la 25e place du classement de Transparency International Hans Lucas via AFP / © Quentin Top / HANS LUCAS

Selon le dernier classement sur la perception de corruption publié par Transparency International mardi, la France recule de cinq rangs et se positionne à la 25e place. L'ONG tire la sonnette d'alarme sur la situation française, classant l'Hexagone dans la catégorie des pays risquant de "perdre le contrôle de la corruption".

La corruption gagne-t-elle de la place dans l'Hexagone ? Oui, selon Transparency International. Dans son dernier indice de perception de la corruption, publié ce mardi, la France perd cinq places en 2024 et se retrouve au 25e rang mondial, derrière des pays comme la Suisse (5e ex æquo), les Pays-Bas (8e), l'Allemagne (15e) ou encore la Belgique (21e). Une baisse sans précédent depuis la création de cet indice en 1995.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Classement des pays en fonction de l'indice de perception de la corruption en 2024, publié par Transparency International :

  • 1. Danemark
  • 2. Finlande
  • 3. Singapour
  • 4. Nouvelle-Zélande
  • 5. Suisse, Luxembourg, Norvège

...

  • 8. Pays-Bas

...

  • 15. Allemagne, Canada

...

  • 21. Belgique

...

  • 25. France, Autriche, Taiwan

...

Dans ce classement, plus l'indice est élevé, plus le pays est considéré comme "très intègre". Ainsi, le Danemark obtient une note de 90 sur 100, quand l'Allemagne se voit décerner un score de 75, et la France, 67, à égalité avec l'Autriche et Taiwan. Parmi plus de 180 pays analysés, l'ONG place en dernière position le Soudan du Sud, avec une note de 8, juste derrière la Somalie (9) et le Venezuela (10).

Des scandales politiques de premier plan

Ce résultat peu flatteur pour la France suffit à tirer la sonnette d'alarme, selon l'organisation spécialisée dans la lutte contre la corruption. Il révèle "une dégradation alarmante et inédite de la situation française" qui l'amène à affirmer que la France risque de "perdre le contrôle de la corruption".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Pour l'ONG, "cette chute dans le classement reflète la profonde crise politique et de confiance que traverse le pays depuis plusieurs mois". Une crise de confiance que Transparency International associe d'abord à différents scandales touchant la sphère politique, en prenant comme exemples le procès des assistants parlementaires du RN au Parlement européen et l'affaire Bygmalion.

La lutte contre la corruption absente du débat public en 2024

Puis, à l'action, ou l'inaction, des gouvernements successifs d'Emmanuel Macron. "Au cours des derniers mois, l’exécutif paraît avoir définitivement renoncé aux promesses de 2017 concernant la construction d’une République exemplaire. Le maintien de ministres mis en examen dans leurs fonctions, la remise en question des règles de non-cumul des mandats, sont autant d’initiatives susceptibles d’avoir alimenté la perte de confiance vis-à-vis du personnel politique", écrit l'ONG.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Transparency International pointe aussi du doigt "l'instabilité politique qui a marqué l'année 2024", en référence à la dissolution de l'Assemblée nationale et aux élections législatives qui ont suivi. "Les manœuvres politiques, les négociations en coulisse, ont contribué à une défiance accrue vis-à-vis des institutions en charge de préserver l’intérêt général contre les intérêts particuliers", appuie-t-elle, estimant en outre que "la lutte contre la corruption et la probité a été singulièrement absente de la campagne législative et du débat public tout au long de l’année 2024, n’apparaissant que comme une préoccupation secondaire pour l’exécutif."

Dressant "une situation inquiétante" pour un pays "pleinement démocratique", l'ONG Transparency International, référence mondiale de la lutte contre la corruption, appelle le gouvernement français à adopter différentes réformes structurelles, telles que "le renforcement des moyens du Parquet national financier", "le renforcement de l'indépendance du parquet", "la transparence accrue des rencontres" entre responsables politiques et lobbies et le rattachement "au Premier ministre du pilotage de la politique publique de lutte contre la corruption".