Au moins 65 personnes sont mortes et des dizaines d'autres ont été blessées dans une explosion dimanche soir à Lahore, grande ville de l'est du Pakistan, alors que des chrétiens célébraient les fêtes de Pâques.
"Les opérations de secours se poursuivent". "Les opérations de secours se poursuivent", a indiqué Muhammad Usman, un haut responsable administratif de la ville de Lahore, ajoutant que plus de 50 enfants avaient été blessés. "Nous avons requis l'aide de l'armée. Des militaires ont atteint le site et aident pour les secours et la sécurité", a-t-il dit. Le puissant chef d'état-major, le général Raheel Sharif, a indiqué avoir présidé une réunion de haut niveau afin de coordonner la réponse à cet "attentat-suicide" et "d'amener devant la justice les assassins de nos frères, soeurs et enfants".
Un parc bondé. Le parc Gulshan-e-Iqbal, très populaire auprès des habitants, était particulièrement bondé en ce dimanche de printemps et alors que la communauté chrétienne célébrait le dimanche de Pâques à Lahore, ville de 8 millions d'habitants. Javed Ali, un habitant de Lahore âgé de 35 ans, dont la maison est située juste en face de l'entrée du parc, a raconté avoir entendu "une énorme explosion (qui) a fait voler les fenêtres en éclats".
"Tout tremblait, il y avait des cris et de la poussière partout". "Dix minutes plus tard je suis sorti. Il y avait de la chair humaine sur les murs de notre maison. Les gens pleuraient, je pouvais entendre les ambulances", a-t-il poursuivi. Le parc, où il se trouvait lui-même quelques heures plus tôt, était "plein de monde à cause de Pâques, il y avait beaucoup de chrétiens là-bas. Il y avait tant de monde que j'ai dit à ma famille de ne pas y aller".
La communauté chrétienne cible d'attaques. Au Pakistan, des groupes islamistes armés ciblent parfois la minorité chrétienne qui représente environ 2% de la population de ce pays majoritairement musulman sunnite de 200 millions d'habitants. Au cours des dernières années, des églises ont été la cible d'attaques à Lahore, fief du Premier ministre Nawaz Sharif dans la province du Pendjab. Quelques chrétiens ont aussi été accusés d'avoir offensé l'islam, un crime passible de la peine de mort au Pakistan, selon une loi controversée sur le blasphème.