Dimanche, au moins huit personnes ont été tuées et 30 blessées dont cinq gravement lors d'une attaque suicide commise contre une église du sud-ouest du Pakistan à quelques jours de Noël, ont annoncé les autorités.
Deux kamikazes. L'attaque a été perpétrée par deux kamikazes contre l'Eglise méthodiste de Quetta, capitale de la très instable province du Balouchistan, au moment du service religieux dominical. Abdul Razzaq Cheema, haut responsable de la police de Quetta, a communiqué le bilan de l'attaque, qui a été confirmé par le ministre de l'Intérieur du Balouchistan, Sarfraz Bugti. D'après le ministre, la police a intercepté et abattu l'un des kamikazes avant qu'il ne réussisse à entrer dans l'église. Mais le second assaillant a pu gagner la porte principale de l'édifice où il s'est fait exploser.
400 personnes dans l'église. En temps normal, environ 250 fidèles assistent au service du dimanche mais en cette période de Noël, l'affluence était plus grande, a-t-il expliqué, avec environ 400 personnes présentes. "Dieu nous en préserve, si les terroristes étaient parvenus à leurs fins, plus de 400 vies précieuses auraient été menacées", a dit Sarfraz Bugti sur Twitter.
Les chrétiens, une minorité discriminée. Les chrétiens représentent environ 1,6% des 200 millions de Pakistanais. Ils sont quotidiennement victimes de discriminations dans le Pakistan à majorité musulmane, vivent dans la peur d'accusations de blasphème, souvent utilisées à tort contre les minorités pour régler des conflits personnels. Ils sont cantonnés dans les professions les plus mal payées. Comme d'autres minorités religieuses, ils sont également la cible de violences islamistes. En 2016, l'une des pires attaques survenues au Pakistan avait fait 75 morts, dont de nombreux enfants, dans un parc de Lahore le week-end de Pâques. Cette attaque avait été revendiquée par le Jamaat-ul-Ahrarn, une faction des talibans pakistanais.