Les réactions pleuvent après les révélations des "Panama Papers" sur l'utilisation des paradis fiscaux par de nombreuses personnalités à des fins d'évasion fiscale et de blanchiment. Selon quatre ONG qui luttent contre la corruption, ces révélations montrent la nécessité d'interdire le recours aux sociétés écrans anonymes.
"Le côté obscur du système financier mondial". La communauté internationale doit "agir immédiatement pour adopter des règles de transparence qui interdisent les sociétés anonymes", exhorte Transparency International dans un communiqué, après la publication de l'enquête effectuée par plus d'une centaine de journaux. "L'enquête 'Panama Papers' dévoile le côté obscur du système financier mondial, où des banques, des avocats et des professionnels de la finance mettent en place des sociétés anonymes pour dissimuler des avoirs illégaux issus de la corruption. Cela doit cesser", argumente José Ugaz, président de l'ONG d'origine allemande, cité dans le communiqué.
"Une faille majeure". "A quand la fin de l'opacité des sociétés écrans ?", renchérit l'ONG One, qui estime que ces structures, qui permettent de cacher l'identité du propriétaire réel d'un compte ou d'une société, représentent "une faille majeure dans les progrès réalisés contre l'évasion fiscale et la corruption". L'ONG appelle notamment "la France à réagir et à mettre en place un registre public des bénéficiaires réels des sociétés et des trusts". "Après le Luxleaks, le Swissleaks (et de nombreux autres scandales fiscaux ces dernières années), les 'Panama Papers' viennent rappeler le rôle central de l'opacité dans les stratégies visant à éviter l'impôt", souligne de son côté CCFD-Terre Solidaire.
Après les révélations de cette enquête, François Hollande a promis que des "poursuites judiciaires" seraient lancées.