Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti les Etats-Unis que des sanctions ne pourraient forcer Ankara à "reculer", après les menaces du président Donald Trump réclamant la libération d'un pasteur américain. "Vous ne pouvez pas obliger la Turquie à reculer avec des sanctions", a déclaré Recep Tayyip Erdogan, cité dimanche par le quotidien Hurriyet, dans ses premiers commentaires directs depuis les menaces jeudi de Donald Trump.
Pomme de discorde. "Les Etats-Unis ne devraient pas oublier qu'ils pourraient perdre un partenaire fort et sincère comme la Turquie s'ils ne changent pas d'attitude", a poursuivi le président turc dont le pays est membre de l'Otan. L'arrestation du pasteur Andrew Brunson qui animait une église protestante à Izmir est l'un des nombreux dossiers qui empoisonnent les relations entre Ankara et Washington et la menace de sanctions a fait monter la tension d'un cran. Dès jeudi, la présidence turque avait prévenu que Washington "ne peut pas obtenir le résultat souhaité en menaçant la Turquie".
Jusqu'à 35 ans de prison. Le pasteur vient d'être placé en résidence surveillée suite à la décision mercredi d'un tribunal turc, après avoir été incarcéré depuis octobre 2016 en Turquie. Son procès est en cours depuis le printemps. Les autorités turques l'accusent de terrorisme et d'espionnage pour le compte de deux organisations : le réseau du prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis et les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le pasteur qui rejette ces accusations, risque jusqu'à 35 ans de prison.
Donald Trump a annoncé jeudi d'"importantes sanctions" contre la Turquie si elle ne libérait pas "immédiatement" le pasteur Brunson. Vendredi, le quotidien américain The Washington Post a fait état de l'échec d'un accord conclu entre Ankara et Washington pour la libération d'une Turque arrêtée en Israël en échange de celle d'Andrew Brunson.