Pelosi à Taiwan : «Crier victoire est encore trop tôt», réagit François Cheng Chung Wu

Une visite qui a déclenché la colère de la Chine. La présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi a atterri sur l'île de Taiwan ce mardi dans la nuit (16h30 heure française), malgré les menaces de Pékin qui revendique ce territoire. Invité spécial d'Europe Soir, François Cheng Chung Wu, le chef du bureau de la représentation de Taipei, autre nom de l'île, en France, a expliqué pourquoi "crier victoire diplomatique est encore trop tôt" pour Taiwan. "Ce n'est pas une victoire complète parce que la bataille n'est pas terminée", a-t-il ajouté au micro de Raphaël Delvolvé.

Une "bataille" pour que "Taiwan devienne un État normal"

"Taiwan est toujours exclue de la communauté internationale, n'est pas membre de l'ONU ni de l'OMS", souligne celui qui occupe une fonction d'ambassadeur de l'île en France. "La bataille continue pour que Taiwan devienne un État normal, donc il y aura des conséquences après le départ de Nancy Pelosi", a-t-il évoqué. "Il va falloir gérer, avec tout le monde diplomatique, les représailles des Chinois qui sont difficiles à mesurer", a-t-il poursuivi, qualifiant la venue de la cheffe des députés américains d'"évènement très important".

Cette visite est sans précédent depuis celle du prédécesseur de Nancy Pelosi, Newt Gingrich, en 1997.

La crainte d'une invasion chinoise de Taiwan

La Chine a d'ores et déjà dénoncé l'attitude "extrêmement dangereuse" des États-Unis, et a évoqué des "actions militaires ciblées". Juste avant l'arrivée de la présidente de la Chambre des représentants, des avions de chasse chinois ont survolé le détroit de Taiwan. "Cette colère chinoise, c'est un peu le résultat de l'ambition du président Xi Jinping qui veut dominer le monde", a affirmé François Cheng Chung Wu.

Le chef  du bureau de la représentation de Taipei en France a également dressé un parallèle avec l'invasion russe de l'Ukraine, et "craint" aussi une invasion de l'île au sud de la Chine.