Le maire du grand port polonais de Gdansk, Pawel Adamowicz, 53 ans, blessé au couteau dimanche soir par un agresseur lors d'un événement public, est mort, a annoncé lundi le ministre de la Santé Lukasz Szumowski.
"Le maire est décédé il n'y a pas longtemps. On n'a pas réussi à gagner contre tout ce qui l'a frappé. Que le Seigneur lui accorde le repos éternel", a-t-il dit aux journalistes, à la sortie de l'hôpital universitaire où la victime était soignée.
L'hommage de Donald Tusk. "Pawel Adamowicz, maire de Gdansk, homme de Solidarité et de liberté, un Européen, mon bon ami, a été assassiné. Qu'il repose en paix", a twitté Donald Tusk, président du Conseil européen et ancien Premier ministre libéral polonais, né à Gdansk.
Paweł Adamowicz, Mayor of Gdańsk, a man of Solidarity and freedom, a European, my good friend, has been murdered. May he rest in peace.
— Donald Tusk (@eucopresident) 14 janvier 2019
"En dépit de tous nos efforts, on n'a pas réussi à le sauver", avait déclaré de son côté un responsable de l'hôpital, le docteur Tomasz Stefaniak, cité par l'agence PAP.
L'agresseur était sorti de prison. Personnalité libérale très populaire, maire de Gdansk depuis 1998, Pawel Adamowicz a été frappé de plusieurs coups de couteau par un agresseur de 27 ans, sorti il y quelques semaines de prison où il avait purgé plus de cinq ans de détention pour des attaques à main armée contre des banques. Opéré pendant la nuit durant cinq heures, il n'arrivait plus à respirer tout seul et était resté branché sur des appareils de soutien de la vie.
L'agresseur s'en est pris au principal parti d'opposition, la Plateforme civique (PO). Avant d'être interpellé sur le podium où il a poignardé le maire, cet homme a affirmé avoir été jeté en prison, alors qu'il était innocent, et "torturé" par la PO, soutien de la candidature d'Adamowicz aux municipales de l'automne dernier (que ce dernier a remporté haut la main avec plus de 64% des voix). "C'est pourquoi Adamowicz meurt", a-t-il lancé.
Mais, d'après les premiers renseignements, les motivations de l'agresseur, identifié comme Stefan W., semblent plus personnelles que politiques. Lors de son séjour en prison, sa santé psychique se serait fortement dégradée, selon les médias.