Ils sont environ 150 bateaux de pêche français à encore attendre le feu vert de Londres pour continuer leur exploitation dans les eaux anglaises réputées plus poissonneuses, comme cela avait été conclu dans les accords du Brexit. Pour protester contre le refus du Royaume-Uni de les laisser œuvrer dans les eaux britanniques, les pêcheurs français prévoient d’organiser une action coordonnée dans les prochains jours pour "toucher l’économie britannique". Cette fois ils annoncent une opération coup de poing afin de demander à l’Union Européenne de prendre également ses responsabilités vis-à-vis du Royaume-Uni.
"Prévenir Boris Johnson"
De Brest à Dunkerque, ce sont tous les pêcheurs du littoral Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord qui seront engagés dans l’opération. Cette action ne visera pas à bloquer les ports français mais impactera les exportations vers le Royaume-Uni, assure Olivier Leprêtre, le président du comité régional des pêches à Boulogne-sur-Mer. "On vise plutôt l’export parce qu’il n’est pas question de ralentir l’économie française. On touchera à l’économie britannique. Les pauvres anglais sont déjà en manque de produits (depuis l’entrée en vigueur du Brexit) et malheureusement ils vont en avoir encore une louche", affirme-t-il.
Les modalités de l’opération seront définies jeudi. Mais l'objectif de ce coup de semonce est de faire pression sur l’UE pour forcer les Britanniques à accorder les licences de pêche conformément aux accords du Brexit. "Le but est de demander à la Commission de prendre ses responsabilités et de faire respecter l’accord. Ensuite, il est de prévenir Boris Johnson et de lui dire 'Attention vos pêcheurs ont accès au marché européen, je ne vois pas pourquoi nos bateaux n’auraient pas accès aux eaux britanniques. Donc maintenant vous faites ce qu’il faut pour faire respecter l’accord'", poursuit Olivier Leprêtre.
Avec cette action d’envergure, qui pourrait avoir lieu dès la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, les pêcheurs français espèrent que l’Europe prendra elle-même les mesures de rétorsion auxquelles le gouvernement français a renoncé.