Pour Israël, la création d'un État palestinien n'est pas une «position réaliste»

Gideon Saar
Gideon Saar. © Menahem KAHANA / AFP
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avec AFP / Crédits photo : Menahem KAHANA / AFP
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a expliqué que vouloir établir un État palestinien n'est pas "aujourd'hui" un projet "réaliste". "Un État palestinien (...) sera un État Hamas", a-t-il ajouté, alors que s'ouvre lundi à Ryad un sommet extraordinaire des membres de la Ligue arabe.

Vouloir établir un Etat palestinien n'est pas "aujourd'hui" un projet "réaliste", a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lors d'une conférence de presse à Jérusalem. "En un mot ? Non", a répondu Gideon Saar, interrogé sur la perspective d'une relance des accords dit d'Abraham avec l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et de la possibilité de normaliser les relations entre Israël et l'Arabie saoudite, en échange de la création d'un Etat palestinien.

Ces accords, promus par Donald Trump lors de son premier mandat, avaient permis la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, à savoir Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Maroc. "Un Etat palestinien (...) sera un Etat Hamas", a ajouté Gideon Saar. "Je ne pense pas que cette position soit réaliste aujourd'hui, et nous devons être réalistes".

Ouverture d'un sommet extraordinaire des membres de la Ligue arabe

Le ministre israélien a tenu ces propos alors que s'ouvre lundi à Ryad un sommet extraordinaire des membres de la Ligue arabe, organisation panarabe réunissant 22 pays, et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), organisation panislamique regroupant plus de 50 Etats musulmans. Selon l'agence officielle saoudienne SPA, les participants discuteront "de l'agression israélienne continue dans les territoires palestiniens et au Liban", alors que Ryad plaide pour une nouvelle "alliance internationale" visant à encourager l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain.

Devant la presse, Gideon Saar a fait référence au processus de paix d'Oslo, entamé dans les années 1990, contre lequel ont lutté l'actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sanglante contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre en cours. Ce processus et le retrait israélien unilatéral de la bande de Gaza en 2005 "non seulement (...) n'ont pas apporté la paix, mais comme nous l'avons vu, ont dégradé notre sécurité", a déclaré le ministre.

"Des territoires disputés", considère Israël

Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, après le retrait israélien, et "nous ne voulons pas que cela arrive en Judée et Samarie" (le nom que les Israéliens donnent à la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967), a-t-il ajouté.

Pour sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions il y a quelques jours, Gideon Saar a jugé "important" de rappeler que contrairement à l'ONU, Israël ne considère pas "la Judée et la Samarie" "comme des territoires occupés, mais comme des territoires disputés". Plusieurs centaines de milliers de colons juifs y vivent au milieu de 3 millions de Palestiniens.