Le rapprochement entre les deux vieux ennemis de la Guerre froide se confirme. Le département d'état américain a annoncé vendredi avoir retiré Cuba de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme. Une décision attendue puisque le président Barack Obama s'y était montré favorable en avril. Cuba en avait fait une condition sine qua non au rétablissement des relations diplomatiques avec les Américains.
Critères remplis pour être retirer de la liste. C'est par un communiqué que le département d'état a annoncé la nouvelle : "le secrétaire d'Etat (John Kerry) a pris la décision finale d'abroger la désignation de Cuba comme un État soutenant le terrorisme, de manière effective aujourd'hui, le 29 mai 2015". "L'abrogation est le reflet de notre analyse selon laquelle Cuba en remplit les critères statutaires", a estimé le département d'Etat, même si "les États-Unis ont d'importants désaccords et préoccupations concernant un large éventail d'actions et de politiques de Cuba".
Soutien aux Farc et à l'ETA. C'est l'administration du président américain Ronald Reagan qui avait placé en 1982 Cuba sur cette liste noire. Le pays y figurait aux côtés de la Syrie, de l'Iran ou encore du Soudan. La raison invoquée avait été le soutien apporté par La Havane aux troupes armées des Farc de Colombie ou encore à la mouvance basque ETA.
Opération de rapprochement depuis décémbre. Cette décision s'inscrit clairement dans le processus de rapprochement que les États-Unis ont décidé d'opérer depuis décembre avec Cuba, après plusieurs décennies de brouille diplomatique. D'importantes mesures bancaires avaient alors été annoncées dont un nouveau plafond pour l’envoi d’argent depuis les États-Unis vers Cuba, désormais de 2.000 dollars par trimestre contre 500 auparavant.
Barack Obama est allé jusqu'à rencontrer Raul Castro, le dirigeant cubain en avril dernier au Panama en marge du sommet des Amériques. Un face-à-face historique puisque la dernière poignée de main entre dirigeants de ces deux pays remontait à 1956.
Bientôt une ambassade américaine à La Havane ? Le 14 avril dernier, le président américain avait accélérer le processus en proposant de retirer Cuba de la liste noire aux élus du Congrès, qui avaient alors 45 jours pour se prononcer, soit jusqu'à vendredi 29 mai. Leur réponse positive ouvre en partie la porte à la normalisation des relations entre les deux pays.
Un embargo économique toujours d'actualité. Ce retrait permettrait en effet de rouvrir une ambassade américaine à La Havane, de permettre à Cuba d'accéder au système bancaire américain et, enfin, de recevoir des aides financières de la part d'organismes internationaux.
Le blocus économique, instauré après la crise de la baie des cochons survenue en 1961, est cependant toujours d'actualité, en empêchant toujours les relations commerciales et les investissements entre les deux pays.