En trois mois de campagne, Hillary Clinton avait évité une interview télévisée. Mardi, elle s'est assise dans le fauteuil de la chaîne CNN avec pour objectif de convaincre les sympathisants démocrates … sans dévoiler son programme. A 17 mois de l'élection présidentielle, la candidate dit être dans une phase d'écoute.
Si Hillary Clinton domine son propre camp - son équipe a levé 45 millions de dollars en trois mois -, d'autres commencent à lui faire de l'ombre. Bernie Sanders, son principal adversaire et figure de la gauche, remplit les salles de l'Iowa en appelant à une révolution contre le monde de l'argent et l'establishment, un monde incarné par Clinton. Elle promet de détailler la semaine prochaine son projet économique, sans doute taillé pour casser cette image. En attendant, les questions se sont concentrées sur les affaires qui plombent son entrée en campagne.
- "L'Emailgate"
Au mois de mars, le New York Times avait révélé que Hillary Clinton avait continué à utiliser sa messagerie privée (et donc non sécurisée) à l'époque où elle était à la tête de la diplomatie américaine entre 2009 et 2013. Ce scandale la poursuit depuis maintenant quatre mois et l'affaiblit pour sa campagne de candidate démocrate à la présidence. Lors de son interview, l'ancienne secrétaire d'Etat a donc été interrogée sur cette affaire.
Après avoir joué la carte de la transparence (elle a publié le contenu de sa boîte mail), Hillary Clinton s'est défendue sur le terrain du droit : "Tout ce que j'ai fait était permis", a assuré la candidate. "Il n'y avait aucune loi, aucune règle, rien qui m'empêchait de décider comment je devais communiquer", a-t-elle continué, soulignant que son prédécesseur, Colin Powell, utilisait également sa messagerie privée entre 2001 et 2005.
- L'argent des Clinton
C'est un livre qui a mis le feu aux poudres. Clinton Cash, de Peter Schweizer, détaille la fortune de la famille et notamment l'argent amassé par la fondation Clinton. La candidate est soupçonnée d'enrichissement personnel et de collusion avec des gouvernements étrangers dans cet ouvrage sous-titré Comment et pourquoi entreprises et gouvernements étrangers ont aidé les Clinton à s'enrichir. "Des gens écrivent des livres remplis d'attaques sans substances et admettent même ne pas avoir de preuve", a contre-attaqué Hillary Clinton, qui ne lâche rien. Elle a dénoncé un complot venu de ses adversaires politiques : "Quand vous êtes soumis à un barrage constant d'attaques en grande partie fomentées par la droite, il faut faire confiance aux électeurs. Les gens devraient me faire confiance et le font."