Gaza : pour le ministre israélien de la Défense, le Hamas n'existe plus «en tant que formation militaire»

La formation militaire du Hamas ne serait plus
La formation militaire du Hamas ne serait plus © MAHMOUD ZAYYAT / AFP
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avec AFP / Crédits photo : MAHMOUD ZAYYAT / AFP , modifié à
Alors que la guerre entre le Hamas et Israël a entamé son douzième mois, l'armée israélienne annonce une avancée importante dans sa stratégie. Doté d'une branche militaire et d'une branche politique, le Hamas serait néanmoins privé de sa formation militaire, alors que les offensives israéliennes se poursuivent.

Un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas permettant une libération des otages retenus dans ce territoire palestinien en guerre serait une "occasion stratégique" permettant à Israël de faire face à d'autres défis militaires, a déclaré le ministre israélien de la Défense. Ramener les otages, "c'est ce qu'il convient de faire, ce n'est pas juste un des objectifs de la guerre, mais cela reflète aussi nos valeurs", a déclaré lundi Yoav Gallant à un petit groupe de journalistes de la presse étrangère.

"Le Hamas mène une guerre de guérilla"

"Parvenir à un (tel) accord, c'est aussi une occasion stratégique nous offrant une probabilité élevée de changer la situation en matière de sécurité sur tous les fronts", a ajouté le ministre, dont une partie des propos tenus la veille a été autorisée à être publiée mardi. Le mouvement terroriste Hamas, "en tant que formation militaire, n'existe plus" dans la bande de Gaza, a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, après plus de 11 mois de guerre. 

Désormais, "le Hamas mène une guerre de guérilla et nous sommes toujours en train de combattre des terroristes du Hamas et de traquer les dirigeants" du mouvement, a assené Yoav Gallant. Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du Hamas sur Israël, les violences israélo-palestiniennes flambent en Cisjordanie, et les affrontements transfrontaliers entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas, sont quasi quotidiens.

En Syrie, Israël se voit attribuer - ce qu'il confirme très rarement, mais ne dément jamais - des frappes sur des objectifs iraniens, et la République islamique d'Iran a menacé Israël d'une "riposte" après l'assassinat à Téhéran le 31 juillet de l'ex-chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. En Irak, des milices soutenues par l'Iran affirment régulièrement lancer des drones explosifs vers Israël tandis qu'au Yémen, au nom du soutien au Hamas, les rebelles Houthis ont tiré à plusieurs reprises des missiles en direction d'Israël avant de revendiquer en juillet une attaque au drone explosif ayant fait un mort à Tel-Aviv.

Une centaine d'otages toujours entre les mains du Hamas 

Dans ce climat de tensions régionales exacerbées, les Etats-Unis accentuent la pression sur Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas pour qu'ils se mettent d'accord sur les conditions d'une trêve qui apporterait un répit aux Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par la campagne militaire de représailles israéliennes à l'attaque du 7 octobre. Washington mène depuis des mois avec le Qatar et l'Egypte une médiation en vue d'obtenir un cessez-le-feu à Gaza accompagné d'une libération des otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Depuis la fin du mois d'août, la perspective d'un accord sur la base du plan en trois étapes proposé fin mai par le président américain, Joe Biden, et soutenu en juin par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, s'éloigne à mesure que le Hamas et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s'accusent mutuellement d'entraver ces négociations indirectes. En Israël, après le retour début septembre des dépouilles de six otages, exécutés froidement, selon Israël, par leurs geôliers, Benyamin Netanyahu fait face à la pression de manifestations réclamant un accord "maintenant" pour sauver les otages tant qu'il est encore temps.

Il doit cependant aussi composer avec les partis d'extrême droite qui lui assurent sa majorité et qui ne cachent pas leur opposition à un accord qui nuirait selon eux aux intérêts et à la sécurité d'Israël. Mais pour Yoav Gallant, "Israël devrait conclure un accord qui permettrait une pause (des combats) pendant six semaines et le retour des otages" (allusion à la première étape du plan vers un cessez-le-feu permanent proposé par Joe Biden).

Selon lui, les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont permis de créer sur le terrain les "conditions requises" pour un accord de cessez-le-feu. "Le Hamas, en tant que formation militaire, n'existe plus" à Gaza, où il "ne mène (désormais plus qu')une guerre de guérilla", estime-t-il.

"Nous sommes déterminés à changer la situation (...) sur le front nord et à ramener dans leurs foyer nos (dizaines de milliers de) concitoyens" évacués, a ajouté le ministre Gallant à propos de la guerre larvée avec le Hezbollah. "Nous (y parviendrons) soit par le biais d'un accord qui éliminera la présence du Hezbollah à notre frontière, soit par une action militaire", a-t-il ajouté.