Vladimir Poutine et sa bande de copains n’échappent pas aux "Panama papers". La vaste enquête menée par plus de 100 journaux sur les avoirs de nombreuses personnalités et leaders politiques dans des paradis fiscaux met en avant un vaste réseau clandestin en Russie. Un réseau qui serait orchestré par l’entourage du président avec l’aide de Bank Rossia.
Bank Rossia et les copains d’abord. C’est un réseau opaque et au système bien huilé qui aurait été mis en place dès les années quatre-vingt-dix. Un réseau de sociétés offshore qui ont permis au président russe et à son entourage d’amonceler des millions de dollars. Les milliers de documents récupérés au Panama décrivent les opérations menées en sous-main par Bank Rossia pour Sergueï Roldouguine, le meilleur ami de Vladimir Poutine et leur cercle de copains. Entre 2009 et 2011, par exemple, une opération de plus d’un milliard de dollars a eu lieu entre entre la Russie et les Caraïbes.
Les documents sont très détaillés. On apprend aussi que des prêts venant de sociétés appartenant à Arkady Rotenberg, un autre ami de Vladimir Poutine, et d’un montant de 231 millions de dollars, ont été transférés à la société Sunbarn Limited, basée dans les îles Vierges. Une société créée par un dirigeant de Bank Rossia. Aucun échéancier de remboursement n’a été prévu pour ces "prêts". Contacté par les journalistes qui ont participé à cette grande enquête, Arkady Rotenberg n’a souhaité faire aucun commentaire.
Faire main basse sur les secteurs stratégiques. Outre l’enrichissement grâce à des montages douteux, les opérations menées par Bank Rossia ont aussi pour but de contrôler des secteurs stratégiques de l’économie russe. On apprend ainsi que lorsque Vladimir Poutine s’apprête à céder la place de président à Dmitri Medvedev, Sergueï Roldouguine est sur le point d’obtenir le contrôle indirect de la société Kamaz, un des plus gros constructeurs de camions en Russie. Finalement, l’opération de 1,35 million d’euros, n’a pas abouti.
Au total, selon les documents qui ont fuité du Panama, Vladimir Poutine et ses proches seraient impliqués dans un détournement de quelque 2 milliards de dollars.
Face à ces accusations, le Kremlin a réagi lundi matin, arguant qu'il ne s'agissait là que d'une tentative de déstabilisation. "Il y a d'autres noms qui figurent (dans l'enquête), mais il est clair que la cible principale de ces attaques ciblées est notre pays et son président", a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Poutine, la Russie, notre pays, notre stabilité les prochaines élections sont la cible principale. Il s'agit de déstabiliser la situation", a-t-il ajouté.