Après les vols de reconnaissance, les frappes aériennes. "La France a frappé en Syrie", a annoncé l'Elysée dimanche matin. "Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition". L'Elysée n'apporte pas plus de précisions sur l'opération intervenue. "Notre pays confirme ainsi son engagement résolu à lutter contre la menace terroriste que constitue Daech. Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu", poursuit l'Elysée.
"D'autres frappes pourront avoir lieu si nécessaire". La France a donc effectué dimanche sa première frappe en Syrie, contre un camp d'entraînement de jihadistes de l'Etat islamique près de Deir Ezzor, dans l'est du pays, a annoncé le président français François Hollande à New York. "Nos forces ont atteint leurs objectifs", a ajouté le chef de l'Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu'il n'y avait pas eu de pertes civiles. "D'autres frappes pourront avoir lieu si nécessaire", a-t-il ajouté.
"Nous agissons en légitime défense". Manuel Valls, qui a réagi en fin de matinée, a indiqué que ces frappes ont eu lieu contre les "sanctuaires de Daech, où sont formés ceux qui s'en prennent à la France" ajoutant que cette action serait poursuivie "autant que nécessaire". "Nous frappons Daech en Syrie car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires", a expliqué le Premier ministre en déplacement dans la Drôme, soulignant : "Nous agissons en légitime défense", conformément à la charte des Nations Unies, mais aussi "de manière autonome, en fonction de nos objectifs, en lien avec nos alliés", notamment américains.
En Irak, 1.500 missions réalisées. Ces premières frappes sont une nouveauté, puisque François Hollande était jusqu'à présent très réticent, pour ne pas dire plus, à une intervention militaire en Syrie, craignant notamment que cela ne serve les intérêts du président syrien Bachar al-Assad.
Le président Hollande limitait jusqu'à présent le champ d'action de l'aviation française à l'Irak. Depuis un an, les Rafales et les Mirages ont y ainsi réalisé à peu près 1.500 missions et ont détruit 314 objectifs de l'organisation terroriste.
Des moyens strictement français. Seulement, en Irak, les pilotes français agissent en permanence dans le cadre de la coalition dirigée par les Américains, qui assignent toutes les missions. Mais en Syrie, l'ensemble des moyens engagés - que ce soit dans la réalisation ou dans la préparation de cette frappe - sont nationaux. Pour ce premier épisode de frappes, les Français n'ont fait que se coordonner avec les autres forces de la coalition. Une subtilité que souligne avec insistance l'Elysée dans son communiqué.
Quant au président de la République, il a assuré au cours d'une conférence de presse à New York, dimanche, que "d'autres frappes pourront avoir lieu si nécessaire", soulignant que la France avait agi en "légitime défense", pour "protéger" son territoire.