Emmanuel Macron a enterré vendredi le système du "Spitzenkandidat" qui veut que les principales familles politiques de l'UE choisissent leur candidat pour la présidence de la Commission européenne, système selon lui "pas valide" et contraire aux traités.
Les candidatures de Weber, Timmermans et Vestager écartées
"Aucun des trois candidats qui sortaient de cette procédure n'est apparu comme faisant l'objet d'un consensus. Nous avons acté l'impossibilité que les trois puissent exercer la présidence de la commission", a déclaré le président français à l'issue du sommet qui n'a pas réussi à trouver un accord sur les postes clés de l'UE. Le président du Conseil Donald Tusk "a établi qu'il n'y avait pas de majorité claire, avec des minorités de blocage ou plus pour l'ensemble des candidats issus du système des Spitzenkandidat, donc ce système n'a pas été considéré comme valide", a-t-il renchéri.
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Ont ainsi été définitivement écartés pour la présidence de la Commission le président du groupe de droite PPE, l'Allemand Manfred Weber, le Néerlandais Frans Timmermans pour les Socialistes, et la Danoise Margrethe Vestager pour les Libéraux. Interrogé à ce sujet, il a répondu : "le président Tusk a clairement établi qu'il n'y avait pas de majorité pour les trois candidats et que logiquement il fallait d'autres noms".
Paris soutient notamment Michel Barnier
Il a aussi défendu son opposition au choix de Manfred Weber, qui selon lui ne répond pas aux critères d'expérience requis pour présider une Commission dont il veut "garder le caractère politique et stratégique". "Si Manfred Weber s'était présenté devant le peuple européen, pas de problème. Mais il s'est présenté comme tête d'une liste en Allemagne. La belle affaire !". Il a récusé l'idée que les tractations entre dirigeants européens pour les postes clés en Europe soient "peu démocratiques".
Les chefs d'État et de gouvernement "ont été élus démocratiquement, ils ne sont pas moins légitimes que des parlementaires européens", a-t-il plaidé. Il a souhaité que les dirigeants européens s'accordent d'ici le 30 juin sur une équipe, avec un équilibre femmes-hommes et un équilibre géographique, ainsi qu'une compétence "au plus haut niveau" dans un monde "où l'Europe doit avoir une voix forte", en se gardant de donner un nom. Paris soutient notamment pour la présidence de la Commission le Français Michel Barnier, le négociateur européen du Brexit.