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Caroline Baudry (envoyée spéciale aux Etats-Unis) / Crédit photo : Matthew Hatcher / AFP , modifié à
Dernière ligne droite, six jours avant l'élection présidentielle. Et l'un des thèmes phares de cette campagne, c'est la criminalité. De nombreuses villes du pays y font face comme Philadelphie, en Pennsylvanie, où plus de 550 homicides se sont déroulés en 2021. Un record.

Donald Trump ou Kamala Harris ? Le résultat de l’élection présidentielle aux États-Unis sera dévoilée dans une semaine. Les deux candidats jettent leurs dernières forces dans les "swing states" avant le scrutin, qui s’annonce être le plus serré depuis un quart de siècle, selon les spécialistes.

Économie, immigration, avortement… Ce sont tous les thèmes phares de la campagne, sans oublier la criminalité. La candidate démocrate avance son expérience de procureure, le républicain promet d’écraser la violence des gangs, notamment à Philadelphie, en Pennsylvanie, ville figurant parmi les dix villes les plus dangereuses du pays avec plus de 550 homicides sur l’année 2021 post-covid, un record.

Si les homicides par armes à feu ont diminué cette année selon les chiffres des autorités, elles restent préoccupantes dans le quartier de Germantown, par exemple, l’un des plus criminels de la ville. Les riverains vivent dans l’enfer des violences et misent sur Kamala Harris par dépit pour endiguer la crise.

"Je sors pour travailler et vivre"

Capuche rose et regard fuyant, cette jeune femme refuse de donner son prénom. Autour d’elle, des blocs de petites maisons vétustes et contiguës. Théâtre de deux coups de feu mortels et de dizaines d'agressions au cours des six derniers mois.

"Je ne sais pas comment l’exprimer… Je fais juste ce que j’ai à faire. Je sors pour travailler et vivre. Dans cette situation, je suis seule. Je soutiens Kamala Harris, car elle peut nous comprendre davantage", assure-t-elle, convaincu par la candidate démocrate. 

Surveiller soi-même son quartier

Excédé par cette terreur, Mazzie n’attend pas les politiciens pour agir. La nuit, il patrouille dans ces allées avec d’autres hommes afin d'occuper l’espace public pour éviter les crimes en pleine rue. "Si on ne le fait pas, qui va le faire ? La violence est si endémique et si accablante que les gens ont simplement écarté l'idée de toutes sorties qui n'étaient pas nécessaires. Et le fait que nous devions sortir, venir ici, pour nous assurer que l’endroit où nous vivons est "ok", et bien ça en dit long sur la réalité de la politique en Amérique", déplore Mazzie.

Les candidats sont déconnectés, peste le colosse, casquette vissée sur la tête. Mais il votera pour les démocrates. Le discours de Trump est trop haineux, trop dangereux selon celui qui dédie ses nuits à calmer les conflits.