La vice-présidente démocrate et le candidat républicain, qui ne s'étaient jamais retrouvés face-à-face, ont rapidement fait de ce débat à Philadelphie une foire d'empoigne sur l'économie, l'avortement ou encore l'immigration. Assurant avoir "remis en ordre le bazar" laissé par Donald Trump, Kamala Harris a par exemple reproché à son adversaire de propager un "tissu de mensonges" sur l'avortement et "d'insulter" les Américaines.
Trump a accusé Harris d'avoir copié le programme économique de Biden
L'ex-président a pour sa part puisé dans la rhétorique sombre, parfois décousue et souvent truffée de contre-vérités de ses meetings. Il a accusé la vice-présidente d'avoir "copié" le programme économique du président Joe Biden et de laisser "des millions de personnes affluer dans notre pays depuis les prisons, les établissements psychiatriques et les asiles d'aliénés" de l'étranger - deux thématiques sur lesquelles les électeurs lui font davantage confiance, selon les sondages. "Vous ne vous présentez pas contre Joe Biden mais contre moi", a fini par lui lancer la démocrate, entrée en campagne après le retrait fracassant du président en juillet.
La susceptibilité de Trump touchée
Face au républicain qui l'accuse de tous les ratés de l'impopulaire président démocrate, Kamala Harris voulait mardi s'affranchir de l'encombrante tutelle de Joe Biden. Et prendre de l'épaisseur aux yeux des électeurs, dont beaucoup cherchent encore à cerner sa personnalité et ses idées.
Si Donald Trump n'est jamais complètement sorti de ses gonds, Kamala Harris a plusieurs fois piqué sa susceptibilité. Ainsi en assurant que le public quittait les meetings de son rival "par ennui", un sujet éminemment sensible pour l'ex-vedette de télévision. Ou en lui rappelant qu'il avait été "viré" par les électeurs, quand Donald Trump a une nouvelle fois refusé de reconnaître qu'il avait perdu en 2020.
Des diatribes complotistes...
Sur scène, le républicain, au ton de plus en plus agressif au fil du débat, est apparu le visage fermé, le regard braqué vers la caméra sans jamais regarder son adversaire. "Elle est pire que Biden. Je pense que c'est le pire président de l'histoire de notre pays. C'est la pire vice-présidente de l'histoire de notre pays. Mais je vous dis encore autre chose : elle est nulle en négociation", a-t-il lancé. Kamala Harris, dans une posture plus détendue, a fréquemment tourné la tête vers son rival et arboré une mine parfois dubitative, parfois franchement moqueuse.
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Au cours du débat, Donald Trump a repris l'accusation mensongère de son camp selon laquelle des migrants haïtiens mangent "des chats et des chiens" dans une ville de l'Ohio (nord-est). Il s'est fait reprendre par les deux journalistes d'ABC, qui ont corrigé certaines déclarations du républicain, ce que n'avaient pas fait leurs confrères de CNN en juin lors du débat entre Donald Trump et Joe Biden, lequel avait tourné au désastre pour le démocrate.
... Et des échanges tendus sur la politique étrangère
Les échanges ont été tendus sur la politique étrangère, ainsi quand la vice-présidente a assuré que le président russe Vladimir Poutine ne "ferait qu'une bouchée" de Donald Trump, qu'elle a décrit comme un dirigeant que les "dictateurs" sauraient "manipuler". "Si elle devient présidente, je crois qu'Israël n'existera plus d'ici deux ans", a pour sa part accusé l'ancien président.
En quittant la scène, Donald Trump et Kamala Harris ne se sont, cette fois, pas serré la main. Mercredi, tous deux commémoreront les attaques du 11 septembre 2001. Puis ils repartiront en campagne dans des États pivots : Caroline du Nord et Pennsylvanie pour elle, Arizona et Nevada pour lui.
Trump affirme que son débat avec Harris a été "truqué" par la chaîne organisatrice
Donald Trump a assuré mercredi que son débat la veille avec Kamala Harris avait été "truqué" par la chaîne organisatrice ABC, et ce en faveur de sa rivale démocrate à la présidentielle américaine de novembre.
"C'était une affaire truquée, comme je l'avais présumé, quand vous regardez le fait qu'ils corrigeaient tout (ce que je disais) et qu'ils ne la corrigeaient pas elle", a déclaré Donald Trump à propos des journalistes d'ABC qui modéraient le débat et sont revenus au cours de l'émission sur les déclarations trompeuses de l'ex-président américain.
Taylor Swift prend fait et cause pour Kamala Harris
Pour qui votera Taylor Swift ? La superstar américaine a mis fin au suspense mardi en apportant son soutien à Kamala Harris juste après le débat entre les deux candidats à l'élection présidentielle. Dans une publication sur Instagram immédiatement devenue virale, avec 3,6 millions de "J'aime" en un peu plus d'une heure, la chanteuse a dit avoir choisi la démocrate car elle "se bat pour les causes et les droits auxquels je crois".
Donald Trump n'a de son côté pas réellement apprécié. "Je n'étais pas un fan de Taylor Swift (...). Elle semble toujours soutenir un démocrate, et elle en paiera probablement le prix sur le marché" des ventes musicales, a déclaré le candidat républicain mercredi dans une interview très matinale sur Fox News.