Plus de 156 millions de Brésiliens sont convoqués aux urnes ce dimanche. Dans un pays où le vote est obligatoire, les électeurs vont désigner leur président pour les quatre prochaines années. Cette élection lourde d'incertitudes est décisive pour l'avenir de la jeune démocratie au Brésil, première puissance d'Amérique latine très fracturée. Dans ce Brésil très polarisé, Lula caracole dans les sondages depuis plusieurs mois face au président sortant, Jair Bolsonaro.
Lula pourrait l'emporter dès le premier tour
Le choc au sommet entre les ennemis jurés Jair Bolsonaro, 67 ans, et Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a relégué les neuf autres candidats au rang de figurants. L'ex-président Lula (2003-2010) était toujours le grand favori dans le dernier sondage Datafolha samedi soir, avec 50% des votes valides contre 36% à Bolsonaro.
Déjà président entre 2003 et 2011, il pourrait même l'emporter dès le premier tour. Sa cote de popularité s'appuie en grande partie sur les classes populaires très impactées par la crise économique et qui voient en lui un sauveur. Une victoire de Lula, qui a marqué la vie politique brésilienne depuis un demi-siècle et concourt à sa 6e présidentielle, signerait un comeback inespéré quatre ans après son incarcération controversée pour des soupçons de corruption.
Ainsi pour de nombreux Brésiliens, l'élection de Lula dès le premier tour permettrait d"'en finir" et d'échapper à quatre semaines supplémentaires de campagne à couteaux tirés jusqu'à un second tour le 30 octobre.
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Bolsonaro pourrait contester le résultat s'il perd
Jair Bolsonaro, le président d'extrême droite, bénéficie de l'appui de l'agrobusiness, du lobby des armes et d'une large partie des fidèles évangéliques séduits par les valeurs Dieu, famille et patrie. Mais son bilan est très critiqué pour sa gestion de la pandémie. La pauvreté, qui touche 60% de la population, la destruction de l'Amazonie et l'image du Brésil à l'international sont autant de freins à sa réélection.
Reste à savoir quelle sera la réaction de ses électeurs en cas de défaite. Le président sortant n'a cessé de remettre en question la fiabilité du vote électronique, pourtant considéré comme l'un des plus sûrs au monde, et a affirmé qu'il serait "anormal" qu'il n'obtienne pas au moins 60% des voix dimanche et rejette les sondages "mensongers".