Parce qu'elles arrivent trop tard dans la campagne des primaires, les primaires de l’Etat de New York n’intéressent habituellement pas grand monde. Mais cette année, la bataille est tellement serrée que tout est encore possible dans la course à la Maison-Blanche. Car ce sont 291 délégués démocrates (dont 44 super-délégués) qui sont en jeu dans la primaire de mardi soir. Soit le plus gros butin derrière la Californie. Si Hillary Clinton en remporte une majorité, alors la messe sera dite pour son rival Bernie Sanders. Mais rien n'est joué.
Sanders réduit l’écart
Hillary Clinton, la candidate démocrate de 68 ans, qui a récolté 1307 délégués pour le moment, se voit talonnée de près par son rival Bernie Sanders, avec 1.094 délégués. Sur les huit dernières consultations, le sénateur du Vermont, en a remporté sept. Le scrutin de mardi soir est donc crucial pour l’ancienne secrétaire d’Etat si elle veut inverser la tendance des dernières semaines.
Sanders, natif de Brooklyn, a réduit l'écart dans les intentions de vote ces dernières semaines. Alors qu'il était relégué fin mars à plus de 30 points dans les intentions de vote des New-Yorkais, il est désormais crédité de 41,4% contre 53,1% pour Clinton dans la dernière moyenne Real Clear Politics.
La guerre du terrain
A 74 ans, le sénateur du Vermont a encore rassemblé des milliers de personnes enthousiastes, lors d'un meeting à Prospect Park à Brooklyn, dimanche dernier. Hillary Clinton, quant à elle, a enchaîné les rencontres à Harlem, dans le Bronx, le Queens, à Brooklyn et Manhattan. En 2008, l'ex-sénatrice de l'Etat de New York avait battu le candidat Obama lors de la primaire dans cet Etat.
From Manhattan, to the Bronx, to Jackson Heights and through Astoria, Bernie's been meeting New Yorkers all day. pic.twitter.com/GfIE4UL0hV
— Bernie Sanders (@BernieSanders) April 18, 2016
Des relations tendues
Invité lundi sur NBC, Bernie Sanders a reconnu que les sondages lui étaient toujours défavorables. Pour ajouter aussitôt : "Attendons le véritable scrutin demain." Le ton est monté entre la favorite et le sénateur "socialiste". Un très vif débat a opposé les deux candidats la semaine dernière à la télévision.
Lundi, l'équipe Sanders a accusé le camp Clinton d'infractions aux règles de financement des campagnes. Son directeur de campagne, Jeff Weaver, a affirmé que des membres de l'équipe Clinton étaient rémunérés sur des fonds conjointement collectés par la candidate et par le Comité national du Parti démocrate (DNC). "Que le DNC autorise l'utilisation d'un comité commun au bénéfice d'une candidate en plein coeur d'une primaire contestée est sans précédent", a-t-il dénoncé.
Sa rivale a fait démentir ces accusations sans fondement et "irresponsables". Puis son porte-parole, Brian Fallon, s'est dit confiant pour Hillary Clinton à New York. "Je pense que la marge sera probablement un peu plus étroite que ce que les gens attendent, mais ce sera une victoire très significative".
Mardi soir, 291 délégués sont en jeu, dans le camp démocrate. Ils seront répartis à la proportionnelle.
5,8 millions d'électeurs démocrates, et 2,7 millions de républicains sont invités à voter.
Il faudra au total au moins 2.383 délégués pour décrocher l'investiture du parti lors de la convention de Philadelphie, du 25 au 28 juillet.