La neige tombe drue dans le New Hampshire, où se déroule mardi le deuxième caucus républicain et démocrate de l'année. Ici, la devise locale c'est "Live Free or Die" (Vivre libre ou mourir), et les électeurs de "l'Etat du granit" semblent l'appliquer fidèlement tant leurs votes sont traditionnellement imprévisibles. Deuxième à voter après l'Iowa, ce petit Etat du nord-est des Etats-Unis a un rôle particulier et disproportionné : c'est lui qui donne la tendance, crée une dynamique, contraint les candidats les plus faibles à l'abandon, sauve parfois des campagnes mal engagées.
- Pourquoi ce caucus est-il réputé incertain ? Dans le New Hampshire, l’électorat est indécis et imprévisible. Cela s'explique en partie par la possibilité offerte aux électeurs non encartés de participer aux primaires démocrates ou républicaines. Jusqu'à la dernière minute de la campagne, les candidats ont multiplié les appels de pied à ces indépendants. L'enjeu est de taille : ces électeurs sans obédience représentent 44% des 882.959 électeurs du New Hampshire.
- Qui sont les favoris du caucus du New Hampshire ? Arrivés seconds du caucus de l'Iowa la semaine dernière, Donald Trump et Bernie Sanders caracolent en tête des sondages. Sénateur de l'Etat voisin du Vermount, le démocrate Bernie Sanders jouit d'une grande popularité auprès de l’électorat du nord-est. Les sondages lui donnent entre 12 et 26 points de pourcentage d'avance sur Hillary Clinton. Battu dans l'Iowa, le républicain Donald Trump, qui fustige les "losers" de l’Amérique à longueur de journée, se montre prudent et craint un deuxième échec.
- Pourquoi ce caucus est-il crucial pour les Républicains ? Si le caucus de l'Iowa la semaine dernière était une façon de prendre la température, les primaires du New Hampshire seront l'occasion d’écrémer le nombre de candidatures au sein du Grand Old Party, (au nombre de sept actuellement). De fait, les outsiders rêvent de se hisser à la 2e ou 3e place du caucus du New Hampshire, et ont à ce titre concentrés leurs attaques sur le troisième vainqueur de l'Iowa, Marco Rubio, notamment lors des débats.
- Un candidat surprise peut-il émerger de ce caucus ? L'Etat de granit a souvent surpris, en plébiscitant des candidats donnés battus. C'est là par exemple que Bill Clinton avait fait son grand retour en 1992 après un automne de scandales. Coté républicains, le gouverneur modéré de l'Ohio John Kasich ou l'ancien gouverneur de Floride Jeb Bush par exemple misent donc gros sur cet Etat dans lequel des millions de dollars ont été dépensés en publicités télévisées.
- Quelle est la suite du calendrier des primaires ? La marche vers l'investiture démocrate ou républicaine est encore longue. Après le vote de mardi, les yeux se tourneront vers le Nevada et la Caroline du Sud, les prochains Etats à voter dans le processus des primaires qui vise à désigner Etat par Etat les deux candidats, un républicain et un démocrate à l’élection présidentielle de novembre. Viendront ensuite les "super Tuesday" du mois de mars avec des primaires dans plusieurs gros Etats le même jour.