Il bouscule la pré-campagne des présidentielles à coups de déclarations choc, et pourtant Donald Trump caracole toujours en tête des sondages. Le milliardaire creuse même l'écart avec ses concurrents à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2016, selon un sondage publié mardi.
Une hausse de 5 points. Le sulfureux magnat de l'immobilier qui a effectué une entrée fracassante dans la course à la Maison-Blanche depuis l'annonce de sa candidature en juin, mène toujours la course avec 24% des intentions de vote, loin devant Jeb Bush, qui prend la deuxième place dans ce sondage* CNN/ORC avec seulement 13%.
Malgré une palette de 17 candidats, le score du milliardaire a grimpé de 5 points par rapport au dernier sondage il y a trois semaines, réalisé juste avant le premier débat républicain. Le neurochirurgien à la retraite Ben Carson prend la troisième place avec 9%, le gouverneur du Wisconsin Scott Walker et le sénateur Marco Rubio se partagent la quatrième place avec 8%, et le sénateur du Kentucky Rand Paul est en sixième position avec 6%.
Un sondage en trompe-l'oeil. Les sondés disent faire confiance à Donald Trump principalement sur les questions économiques, migratoires et sociales telles que l'avortement, ou encore sur la lutte contre le groupe ultra-radical de l'Etat islamique. Le sondage met toutefois en évidence un possible talon d'Achille : 58% des sondés estiment que s'il était investi pour affronter le candidat démocrate, cela diminuerait les chances républicaines d'atteindre la présidence, contre 38% déclarant l'inverse.
Le milliardaire, ex-star de la téléréalité présente également un faible score de "sentiment favorable", c'est-à-dire le ressenti général d'un électeur à l'égard d'un candidat. Il ne recueille que 36% d'avis favorables contre 59% d'avis défavorables, des chiffres quasiment équivalents à ceux de son dauphin actuel Jeb Bush, ancien gouverneur de la Floride et fils et frère des anciens présidents Bush. Parmi les candidats de premier plan, l'ancienne directrice générale de Hewlett-Packard Carly Fiorina - en huitième position avec 5% des soutiens - a reçu l'un des meilleurs scores en la matière avec 27% de sentiments favorables contre 19% de défavorables.
Des polémiques en cascade. Forte personnalité et grand habitué des dérapages, l'homme d'affaires de 69 ans n'a cessé de bousculer la campagne des primaires républicaines. Parmi ses dernières polémiques: son refus de s'excuser après des commentaires visant Megyn Kelly, une journaliste vedette de la chaîne conservatrice Fox News, qu'il a semblé accuser de poser des questions musclées parce qu'elle avait ses règles. Donald Trump s'est également "distingué" lundi dernier en expliquant que les millions de migrants clandestins qui vivent aux Etats-Unis doivent partir.
La course marathon à la présidentielle n'en est qu'à ses balbutiements, à cinq mois des premiers votes de la primaire et à près de quinze mois de la présidentielle. Mais face à l'enthousiasme de ses supporteurs, l'inquiétude grandit dans les rangs de l'establishment républicain, désireux de voir un candidat solide et sérieux sortir vainqueur de la primaire pour affronter la probable candidate démocrate, Hillary Clinton.
*Le sondage a été réalisé par téléphone du 13 au 16 août 2015 auprès de 1.001 adultes, dont 897 électeurs enregistrés. La marge d'erreur sur l'échantillon complet est de trois points.