L'ex-président américain Donald Trump a été acquitté samedi par le Sénat américain qui le jugeait pour "incitation à l'insurrection" à la suite des violences au Capitole le 6 janvier. Cinquante-sept sénateurs ont voté pour un verdict de culpabilité et 43 contre. La majorité des deux-tiers nécessaire à la condamnation n'a donc pas été atteinte. L'ancien président républicain a immédiatement réagi en saluant la fin d'une "chasse aux sorcières". Se tournant vers l'avenir et marquant sa volonté de continuer à jouer un rôle politique, il a promis de continuer à défendre "la grandeur de l'Amérique". "Il n'y a rien que nous ne puissions accomplir ensemble", a-t-il dit dans un communiqué.
"La démocratie est fragile", dit Biden
Son successeur, le démocrate Joe Biden, a estimé qu'en dépit de l'acquittement, le fond de l'accusation n'était "pas contesté", et a demandé à ses concitoyens de défendre la démocratie, qui reste "fragile". Les démocrates voulaient voir Donald Trump reconnu coupable d'"incitation à l'insurrection", puis qu'il soit ensuite rendu inéligible. Pour eux, il est le responsable principal des événements du 6 janvier, lorsqu'une foule de ses partisans en colère avait envahi le Capitole au moment où le Congrès américain s'apprêtait à confirmer sa défaite à l'élection du 3 novembre face au démocrate Joe Biden. Cinq personnes avaient perdu la vie lors de ces violences.
"Il est désormais évident, sans l'ombre d'un doute, que Trump a soutenu les actes de la foule hargneuse et il doit donc être condamné. C'est aussi simple que cela", avait lancé Jamie Raskin, le chef des procureurs démocrates, pendant leur dernier réquisitoire prononcé samedi devant le Sénat. Ce deuxième procès en destitution de Donald Trump s'achève donc par un second acquittement. Entamé mardi, il aura duré cinq jours.
Les Républicains restent fragilisés
Le socle des élus républicains a tenu, ce qui montre l'emprise que Donald Trump conserve sur la politique américaine. Mais le parti républicain sort fragilisé d'une séquence commencée en novembre avec la contestation de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle et qui a culminé avec les événements du Capitole. Chef influent des républicains du Sénat, Mitch McConnell incarne à la perfection le malaise de certains républicains. A peine le verdict annoncé, le vieux routier de la politique a laissé éclater son amertume. "Il n'y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d'avoir provoqué les événements de cette journée" du 6 janvier, a-t-il asséné.