Les migrants ont délaissé la Libye, point de départ massif pour l'Europe pendant longtemps, pour d'autres côtes. Celles du Maroc et de la Tunisie, où s'est rendue Europe 1.
Dans le sud-est du pays, à Zarzis, les départs sont quasi quotidiens, comme le constatent les pécheurs. A bord des embarcations de fortune, la nuit, des migrants s'entassent en quête d'un autre continent, d'un autre espoir. Ce ne sont plus des Soudanais ou des Erythréens, mais des Tunisiens, parfois extrêmement jeunes. C'est le cas de Saïd, âgé d'à peine 14 ans. Il a tenté le voyage il y a quelques jours, avec les encouragements de ses parents. Mais pris dans la tempête, il a du être secouru par un pécheur. Chamseddine a vu ce canot rempli d'adolescents. "Un gamin de 12 ans m'a dit qu'il ne voulait plus vivre ici. Les jeunes sont désespérés" regrette-t-il.