En quelques mots. Depuis le mois de mars, au moins 5.000 personnes – dont la moitié sont des civils – sont morts au Yémen, dans un conflit qui oppose d’un côté l’Arabie saoudite qui soutient le président en place, et l’Iran qui soutient les rebelles Houthis. Suite à une enquête menée sur place au début de l'été, l’ONG Amnesty International dénonce des crimes de guerre commis des deux côtés et réclame en vain une enquête internationale.
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L’espoir des printemps arabes. Lorsque les jeunes Tunisiens se soulèvent en 2011, les Yéménites leur emboîtent le pas et renversent le président au pouvoir depuis 1978, Ali Abdallah Saleh. Des élections sont alors organisées dans la foulée de son départ et c’est Abd Rabbu Mansour Hadi qui est élu avec 99,8% des voix. Hadi étant le seul candidat, sa victoire n’est évidemment pas une surprise. Le Yémen est alors montré en exemple de transition post-printemps arabe. Mais la situation se gâte rapidement.
Le projet de Constitution. En 2013, Abd Rabbu Mansour Hadi se lance dans une grande consultation pour rédiger une nouvelle Constitution et prévoit d’organiser des élections au cours de l’année 2014. Dans les négociations est prévu d’accorder aux zaydites - une communauté chiite dont viennent les Houthis - un territoire privé d’accès direct à la mer. S’estimant marginalisés, les Houthis prennent les armes.
La prise de Sanaa par les Houtis. Le 21 septembre 2014, les rebelles s’emparent du siège du gouvernement à Sanaa, avec le soutien apparent d'unités restées fidèles à l’ancien président Saleh. Leur objectif est double : lutter contre la corruption qui gangrénait l'Etat et affronter Al-Qaïda qui s'est renforcé avec l'affaiblissement du pouvoir central suite au soulèvement contre l'ex-président Saleh. Le président Hadi, lui, finit par fuir en Arabie saoudite.
Les raids aériens de l’Arabie saoudite. En mars 2015, une coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite contre les rebelles Houthis, mène des raids aériens pour récupérer les zones prises par les rebelles. En six mois, ces raids ont fait plus de 5.000 morts dont plus de la moitié sont des civils.
Une résolution de l’ONU. En avril 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 2216 qui somme les rebelles Houthis de se retirer de toutes les zones qu'ils ont conquises depuis un an et de remettre les armes qu'ils ont prises à l'armée. Mais les rebelles ne bougent pas.
L’Etat islamique entre en scène. Outre la lutte entre les partisans du président Abd Rabbu Mansour Hadi et les rebelles Houthis, l’Etat islamique commet des attaques anti-chiites à Sanaa.
Le retour du gouvernement. Au mois de septembre, le vice-président et Premier ministre et sept de ses ministres reviennent à Aden, au Yémen, "d'où le gouvernement va exercer ses fonctions", indique l'agence officielle Saba. Le 22 septembre le président Hadi rentre à Aden, après six mois d'exil en Arabie saoudite.
L’espoir de discussion. Depuis début octobre la situation est toujours tendue. Des milliers de personnes ont manifesté pour réclamer la sécession du sud du Yémen. Les rebelles Houthis et leurs alliés, les forces loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, restent à ce jour maîtres du nord du pays et de la capitale Sanaa. Le Yémen du Sud a déjà été un Etat indépendant jusqu'en 1990, année de la réunification avec le Yémen du Nord.
QUELQUES CHIFFRES, QUELQUES FAITS
Le Yémen est un pays majoritairement musulman et sunnite
Le pays grand comme la France compte 26 millions d’habitants.
Il est le pays le plus pauvre de la péninsule arabique