99,4%, le résultat de l'élection du chef de l'exécutif à Hong Kong est hallucinant. Ce scrutin sans suspense a été bouclé en deux heures à peine et verrouillé par Pékin, ce dimanche. Seulement 1.400 électeurs sur les sept millions d'habitants du territoire étaient conviés à sa désignation. Hong Kong, quatrième place financière mondiale, a désormais à sa tête John Lee, un homme qui ne compte pas défendre les principes démocratiques.
G7 et UE expriment leur "grave préoccupation" après la désignation du chef de Hong Kong
Les grandes puissances du G7 et l'Union européenne ont exprimé lundi leur "grave préoccupation" après la désignation à la tête de Hong Kong de l'ex-patron de la sécurité de l'ex-colonie britannique, qui avait supervisé la répression du mouvement anti-démocratie.
Dans un communiqué, les chefs de la diplomatie du G7 et de l'UE ont dénoncé le processus et la nomination qui en a résulté et s'inquiètent d'une "érosion constante des droits politiques et civiques et de l'autonomie de Hong Kong".
La prospérité commune, l'objectif de John Lee
Un ancien policier à la tête de Hong Kong, le symbole est fort. John Lee, ex-patron de la sécurité, avait supervisé la répression du mouvement pro-démocratie, en 2019. À 64 ans, il a la faveur du régime communiste, qui enterre ainsi définitivement toute idée de démocratie dans ce territoire rétrocédé à la Chine par la Grande-Bretagne, il y a 25 ans.
Juste après sa nomination dimanche par un petit comité loyal au régime chinois, il a placé la sécurité au centre de son mandat : "Ayant rétabli l'ordre après le chaos, il est grand temps que Hong Kong entame un nouveau chapitre de développement. Un chapitre orienté vers une plus grande prospérité pour tous", a-t-il indiqué.
La prospérité commune est exactement le même slogan que celui utilisé par le régime communiste pour justifier sa mainmise sur le pays. L'Union européenne dénonce cette désignation et demande aux autorités chinoises de respecter leurs engagements internationaux, notamment l'instauration du suffrage universel à Hong Kong prévu par les accords de rétrocession.