Retenez bien son nom. Mike Pompeo est le nouveau chef de la CIA, le service d'espionnage ultra-célèbre des Etats-Unis. Cet élu républicain de 53 ans a été confirmé au Sénat par un vote à 66 voix pour et 32 contre, s'appuyant notamment sur un fort soutien des adversaires démocrates; "Il sera un excellent directeur de la CIA", a salué Paul Ryan, l'homme fort du Congrès américain, qui a félicité son collègue de la chambre des représentants sur Twitter.
Congratulations to my friend and colleague @RepMikePompeo. He will be an excellent CIA director.
— Paul Ryan (@SpeakerRyan) January 24, 2017
Mais il n’y a rien de vraiment extraordinaire de voir un Républicain adoubé par son propre camp. Plus inédit, a fortiori dans l’administration Trump, Mike Pompeo jouit d’une bonne image dans le camp d’en face. Ainsi, une large portion de l'opposition démocrate lui concède sa fine connaissance sur les questions de renseignement, notamment dans le domaine de la cybersécurité.
Propos contradictoires sur la torture. Mike Pompeo "s'est engagé à respecter la loi au regard de la torture (et) promis de fournir une analyse objective du respect par l'Iran de l'accord sur le nucléaire", a souligné la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, vice-présidente de la commission du renseignement. Mais le nouveau "boss" de la CIA a tenu des déclarations contradictoires concernant l’usage de la torture pendant les interrogatoires. Barack Obama a interdit en 2009 l’usage de certaines techniques d’interrogation, notamment le waterboarding ("simulation de noyade"). Récemment, Mike Pompeo a assuré qu’il s’opposerait au retour de ces pratiques. Pourtant, dans des réponses écrites à la commission du Sénat sur le renseignement, il a dit exactement l’inverse.
Critique de l’administration Obama. Mile Pompeo n’est pas le premier républicain à avoir la dent dure avec l’administration Obama. Membre de la commission parlementaire consacrée à l’assaut meurtrier contre la représentation diplomatique américaine à Benghazi, en Libye, en septembre 2012, il avait estimé que ses conclusions n’avaient pas été assez suffisamment dures envers Hillary Clinton, qui était alors secrétaire d’Etat.
Peine de mort pour Snowden. Mike Pompeo a des positions très marquées sur d’autres sujets. Concernant Edward Snowden, l’ex-analyste de la CIA qui a volé des documents à l’administration américaine avant de s’enfuir à Hong-Kong, le directeur de la CIA assume : il est pour la peine de mort.