Une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU "n'aiderait pas", a estimé mercredi l'ambassadeur américain adjoint, en réponse à un projet de texte algérien exigeant un cessez-le-feu et l'arrêt immédiat de l'offensive israélienne à Rafah. "Nous disons depuis le début que n'importe quel produit (texte, ndlr) supplémentaire sur la situation maintenant n'aiderait probablement pas, cela ne va pas changer la situation sur le terrain", a déclaré Robert Wood à quelques journalistes.
"Nous ne pensons pas qu'une nouvelle résolution va changer la dynamique sur le terrain"
L'Algérie a distribué mardi aux autres membres du Conseil un projet de résolution qui "décide qu'Israël, puissante occupante, doit arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah", selon le texte vu par l'AFP. Le texte, sur lequel aucun vote n'est programmé à ce stade, exige également "un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties" et "la libération sans condition de tous les otages".
"Nous ne pensons pas qu'une nouvelle résolution va changer la dynamique sur le terrain", a insisté Robert Wood, répétant que les États-Unis, qui n'hésitent pas à utiliser leur veto au Conseil pour protéger leur allié israélien, privilégient toujours des négociations dans la région pour parvenir à une trêve. Début mai, des pourparlers indirects entre Israël et le mouvement palestinien, par l'entremise du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, n'avaient pas débouché sur un accord de trêve associée à la libération d'otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
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La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles. Sur les 252 personnes emmenées comme otages pendant l'attaque, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée. Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste et son offensive en représailles a fait 36.717 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas.
"Ce Conseil doit s'exprimer de manière urgente sur la situation à Rafah"
Lors d'une réunion mercredi sur la situation à Gaza, de nombreux membres du Conseil de sécurité ont mis en avant la décision contraignante de la Cour internationale de Justice qui a ordonné le 24 mai à Israël d'arrêter immédiatement son offensive militaire à Rafah. "Ce Conseil doit s'exprimer de manière urgente sur la situation à Rafah et demander l'arrêt de cette offensive", a insisté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière.
Depuis le début de la guerre à Gaza, le Conseil de sécurité peine à parler d'une seule voix. Après deux résolutions principalement centrées sur l'aide humanitaire, il avait finalement exigé fin mars un "cessez-le-feu immédiat" pour la durée du ramadan; un appel précédemment bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, qui s'étaient cette fois abstenus.