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Louis Portal (à Moscou) avec AFP / Crédit photo : MIKHAIL METZEL / SPUTNIK / AFP , modifié à
Au lendemain de la rébellion armée du groupe Wagner en Russie, l'heure est au soulagement, mais aussi à l'inquiétude pour les Moscovites. Si les forces du groupe paramilitaire ont commencé à quitter certaines régions russes, une question demeure : comment le pouvoir russe va-t-il communiquer autour de cette crise ?

Les forces du groupe paramilitaire Wagner se replient progressivement dimanche en Russie après le coup de force avorté de leur chef Evguéni Prigojine, en vertu d'un accord avec Vladimir Poutine qui sort affaibli de cette crise inédite. Désormais, l'heure est au soulagement.

Lors d'une équipée de 24 heures qui a mené ses milices à moins de 400 kilomètres de Moscou, voire même 200 selon lui, Evguéni Prigojine a frontalement défié l'autorité du président russe avant de faire volte-face et d'ordonner à ses hommes de rentrer dans leurs bases, après une médiation du président biélorusse Alexandre Loukachenko, seul allié européen du Kremlin.

Une rébellion inattendue pour les Moscovites

L'urgence de la crise semble passée, dans la capitale russe comme dans sa région. Le "régime d'opération antiterroriste" instauré la veille et qui confère des pouvoirs accrus aux forces de l'ordre est sur le point d'être levé. Les Moscovites, qui ont passé la journée de samedi à se demander si l'armée et les hommes de Wagner allaient s'affronter et si cela se passerait dans la capitale, sont désormais soulagés même si, en surplomb, l'inquiétude demeure. 

Personne ne s'attendait à un tel mouvement de la part d'Evguéni Prigojine et il faudra attendre plusieurs jours pour que les choses se tassent. Une question se pose : comment le pouvoir russe va-t-il communiquer autour de cette crise ? Vladimir Poutine a déjà commencé à louer le rôle d'Alexandre Loukachenko et a annoncé l'abandon des poursuites contre les mercenaires de Wagner. 

La priorité de Poutine reste la guerre en Ukraine

Le chef du Kremlin saura-t-il apporter des réponses crédibles aux critiques formulées par le chef du groupe Wagner ? Il devra donner l'impression d'être un président à l'écoute, même en cas de crise. Vladimir Poutine est un homme pragmatique et sait composer avec son environnement, comme il le fait depuis 20 ans.

Cet épisode le prouve une fois de plus, la priorité de Vladimir Poutine reste la guerre en Ukraine. Et même pendant cette rébellion armée, il a su composer pour garder le cap et essayer d'atteindre ses objectifs.