On est à 16 jours du référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne. David Cameron a appelé les Britanniques, mardi soir sur ITV, à ne pas choisir "la petite Angleterre de Nigel Farage". Le chef du parti europhobe Ukip Nigel Farage et le Premier ministre conservateur se sont pliés à deux sessions successives de questions-réponses séparées avec le public sur la chaîne privée britannique. Les deux derniers débats auront lieu les 21 et 22 juin prochain.
"Consensus". David Cameron, qui avait pour mission avec cette intervention d'inciter les Britanniques à s'inscrire pour voter et de convaincre les 10% d'indécis des bienfaits d'un maintien dans l'UE, a mis en garde contre une "illusion de souveraineté" retrouvée dans le cas d'un Brexit (British Exit). Solide malgré les attaques répétées du public sur son incapacité à limiter l'immigration, David Cameron a également affirmé que "sortir c'est abandonner et je ne pense pas que nous soyons des déserteurs". Il a aussi fait valoir "l'extraordinaire consensus" autour de l'idée que le Brexit ferait courir un risque majeur à l'économie britannique.
Juncker dans le viseur de Farage. Auparavant, Nigel Farage, combatif, a joué le registre patriotique, brandissant son passeport et appelant à ce qu'il redevienne britannique. "Nous sommes britanniques, nous sommes mieux que ça, nous n'allons pas nous laisser intimider par quiconque, surtout pas par le non-élu, aussi charmant soit-il, Jean-Claude Juncker", a-t-il martelé après avoir développé largement les problèmes liés, selon lui, à une immigration incontrôlée.
Il s'est vu notamment reprocher par une spectatrice "d'accroître les peurs et la discrimination au Royaume-Uni" après avoir mis en garde les femmes du pays contre les risques d'agressions sexuelles de la part des migrants, à la manière de ce qui s'est passé à Cologne, en Allemagne, pendant le Nouvel an. Nigel Farage s'est défendu de tout racisme en affirmant tenir une ligne "fortement pro-Commonwealth", affirmant également, sur le plan économique, penser d'abord "aux gens ordinaires" avant le PIB du pays.