Le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, a appelé les militaires à le rejoindre, leur promettant une amnistie. L'envoyé spécial d'Europe 1, Pascal Meinau, s'est rendu au meeting du politicien de 35 ans, leader de l'opposition à Nicolas Maduro, chef de l'Etat élu mais contesté, samedi à Caracas.
"Nouveau président". Ecrasé entre ses gardes du corps et les photographes, Juan Guaido se fraie péniblement un chemin jusqu'à la scène. Les 3.000 personnes qui patientaient au milieu de la place, sous un soleil de plomb, laissent éclater leur joie quand le speaker l'annonce comme "le nouveau président".
Le dirigeant autoproclamé commence alors son discours, en annonçant qu'il a été reconnu quelques heures plus tôt par l'Union européenne (celle-ci s'est en fait contentée d'annoncer qu'elle "prendrait des mesures" si des élections n'étaient pas convoquées "dans les prochains jours", et de réaffirmer son soutien au parlement, que Juan Guaido dirige). Le politicien ne prononce jamais le nom de son adversaire, Nicolas Maduro ; tout juste le surnomme-t-il "l'usurpateur".
"De l'eau seulement trois fois par semaine". Dans la foule, Alejandro secoue un drapeau. Ce chauffeur de taxi de 48 ans a garé sa voiture pour assister au meeting. "Je suis là car on ne peut plus vivre comme ça, ce pays a trop de problèmes. Dans mon quartier, on a de l'eau seulement trois fois par semaine."
"Soit il y a un changement, soit on devra se séparer de notre unique fils". Plus loin, Pablo écoute, les bras croisés. Ce comptable place beaucoup d'espoirs dans le nouveau président. "C'est très difficile, soit il y a un changement, soit on devra se séparer de notre unique fils. Il devra faire sa vie ailleurs, car ici, il n'y a pas d'avenir". Afin de renforcer son soutien populaire, Juan Guaido prévoit une grande manifestation, dont il devrait annoncer la date prochainement.
Pour l'heure, la population mais également l'armée vénézuéliennes restent très divisées. Signe de ces dissensions, l'attaché militaire du Venezuela à Washington a annoncé samedi qu'il ne reconnaissait plus Nicolas Maduro, appelant les autres militaires à rejoindre Juan Guaido.