Va-t-on assister à la chute du groupe Etat islamique dans son dernier bastion de Raqqa en Syrie ? C'est ce que promettent les forces Kurdes qui encerclent la ville avec l'appui de la coalition occidentale, comme l'analyse Didier François, notre spécialiste des questions de défense.
Deux quartiers à prendre. S'il ne reste que deux quartiers de Raqqa sous contrôle de l’Etat islamique, celui du stade et celui de l’hôpital, soit environ 20% de la superficie de la ville, cela ne veut pas dire grand-chose d’un point de vue militaire. Car ce sont les positions que les djihadistes avaient le mieux préparées. Les voies d’accès ont été systématiquement minées, les immeubles sont pratiquement tous piégés, reliés par des tunnels avec des positions de combat et de snipers un peu partout, parce qu’au départ ils croyaient qu’ils allaient être attaqués sur cet axe là. Or justement la coalition n’était pas tombée dans le panneau. Elle avait poussé les Kurdes à déborder ces positions. L’idée étant qu’une fois encerclés, ils prendraient le temps de les assiéger.
Une course de vitesse. Le problème se pose en terme de temps. Désormais, une véritable course de vitesse a été lancée pour prendre le contrôle de tout le nord de la Syrie. Les Turcs veulent s’emparer de sa partie ouest, la région d’Idlib où ils ont lancé une offensive, dimanche. A l’est, c’est le régime de Damas qui veut capturer les champs de pétrole de la frontière irakienne. Et donc, au centre, les Kurdes se sentent obliger de lancer leur offensive finale plus tôt que prévue pour libérer Raqqa le plus vite possible. Ce qui est faisable mais au prix de pertes plus importantes.