Royaume-Uni : la peine du meurtrier de trois fillettes ne sera pas réexaminée

Le renvoi devant la Cour d'appel de la condamnation d'Axel Rudakubana, condamné à 52 ans d'emprisonnement, a été refusé par le gouvernement britannique. Cet homme de 18 ans avait poignardé à mort trois fillettes qui participaient à un cours de danse le 29 juillet dernier à Southport, dans le nord de l'Angleterre.
Le gouvernement britannique a refusé de renvoyer devant la Cour d'appel la condamnation d'Axel Rudakubana, qui a reçu en janvier une peine de 52 ans d'emprisonnement pour le meurtre de trois fillettes en Angleterre, a annoncé vendredi le conseiller juridique du gouvernement.
Ce jeune homme de 18 ans a poignardé à mort trois fillettes qui participaient à un cours de danse le 29 juillet à Southport, dans le nord de l'Angleterre, une attaque qui a horrifié le pays et déclenché de violentes émeutes anti-immigration.
Le tueur "ne sera probablement jamais libéré et passera le reste de sa vie en prison"
Agé de 17 ans lors des faits, il a été condamné le 23 janvier à Liverpool à une peine de 52 ans de prison. Étant mineur, il ne pouvait pas être condamné à la perpétuité incompressible, ce qui a suscité de vives critiques de la part de proches de victimes et d'élus, qui ont réclamé une révision de la loi.
Richard Hermer, conseiller juridique du gouvernement britannique, dit avoir reçu "plusieurs demandes de révision de la peine" d'Axel Rudakubana pour qu'elle soit réévaluée et éventuellement alourdie par la Cour d'appel.
Mais "après avoir examiné attentivement des avis juridiques indépendants et consulté d'éminents avocats spécialisés dans les affaires pénales ainsi que le parquet, j'ai conclu que cette affaire ne pouvait pas être renvoyée devant la Cour d'appel", a-t-il annoncé vendredi soir dans un communiqué.
"La peine de 52 ans imposée par le juge est la deuxième plus longue peine infligée par les tribunaux dans l'histoire de l'Angleterre. Rudakubana ne sera probablement jamais libéré et passera le reste de sa vie en prison", a justifié Lord Hermer. "Personne ne voudrait que les familles soient soumises à une nouvelle procédure judiciaire inutile, alors qu'il n'y a pas de base juridique réaliste pour un alourdissement de la peine", a-t-il ajouté.
Aucune explication n'a été donné sur les causes du passage à l'acte
La Cour d'appel, en effet, ne peut décider d'alourdir une condamnation que s'il y a eu une "erreur de principe", des circonstances exceptionnelles, ou si la confiance du public dans la justice risque d'être ébranlée.
La cheffe de l'opposition conservatrice Kemi Badenoch a estimé qu'il y avait de "solides arguments" en faveur d'une modification de la loi pour imposer, dans certains cas, la perpétuité incompressible à des mineurs. "Fasciné par la violence extrême", Axel Rudakubana, jeune Britannique dont la famille est originaire du Rwanda, n'a donné aucune explication à ses actes.
Au moment de son procès, le gouvernement a annoncé l'ouverture d'une enquête publique sur l'inaction des services de l'État, qui n'ont pas su empêcher l'une des pires agressions à l'arme blanche depuis des années au Royaume-Uni.
Cette dernière avait déclenché une vague d'émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d'Angleterre et d'Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d'extrême droite sur l'identité de l'assaillant.