Le chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, qui fait face à une fronde, accusé de ne pas avoir assez mouillé la chemise dans la campagne du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, a annoncé dans un communiqué qu'il ne démissionnerait pas.
Une campagne pro-Brexit trop molle ? Comme le Premier ministre conservateur David Cameron, obligé de démissionner vendredi, Jeremy Corbyn a fait campagne pour rester dans l'UE. Mais du bout des lèvres seulement, estime une partie de l'appareil du parti qui lui reproche particulièrement de ne pas avoir convaincu l'électorat ouvrier du Labour. La crise ouverte a débuté dans la nuit de samedi à dimanche lorsqu'on a appris que Jeremy Corbyn avait limogé Hilary Benn, "ministre des Affaires étrangères" du cabinet fantôme, parce qu'il remettait en cause son autorité après la victoire du Brexit au référendum.
Ne pas "trahir" ses électeurs. Le limogeage de Hilary Benn a provoqué dimanche une vague de démissions de protestation au sein de la direction du parti, onze jusqu'à présent. Jeremy Corbyn a cependant annoncé dans un communiqué que, lui, allait rester à son poste. "Je regrette qu'il y ait eu aujourd'hui des démissions au sein de mon cabinet fantôme. Mais je ne vais pas trahir la confiance de ceux qui ont voté pour moi, ni celle des millions de personnes à travers le pays qui ont besoin que le Labour les représente", a déclaré dans son communiqué le leader du Labour.
Jugé trop à gauche. La révolte des caciques du Labour contre Jeremy Corbyn n'est pas une surprise. Partisans d'une ligne plus au centre, ils sont en embuscade depuis neuf mois pour tenter de se débarrasser de ce chantre de la gauche radicale arrivé à la tête du Labour en septembre à la surprise générale mais avec un fort soutien populaire, persuadés qu'il s'agit d'une erreur de casting. Le leader du Parti travailliste a mis au défi ceux qui le contestent ou souhaitent son départ d'être candidats contre lui aux prochaines élections internes du parti.