La France vise la levée "l'été prochain" des sanctions imposées par les Occidentaux à la Russie en raison de la crise ukrainienne. C'est ce qu'a indiqué dimanche le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron, lors d'un déplacement à Moscou.
Les sanctions prolongées en décembre. "L'objectif que nous partageons toutes et tous, c'est de pouvoir lever l'été prochain les sanctions parce que le processus aura été respecté", a déclaré le ministre lors d'une intervention devant des hommes d'affaires français, en référence aux accords de Minsk signés début 2015 pour régler le conflit dans l'Est de l'Ukraine. L'Union européenne a introduit des sanctions économiques contre Moscou pour l'annexion de la Crimée en mars 2014 et son rôle présumé dans le conflit avec les séparatistes de l'Est de Ukraine qui a fait plus de 9.000 morts. Elle les a prolongées fin décembre pour six mois alors qu'elles devaient arriver à échéance fin janvier.
"La Russie doit remplir sa part du contrat". La Russie, en réponse, a appliqué un embargo sur la plupart des produits agroalimentaires européens qui touche durement les agriculteurs français. En novembre, le Premier ministre français Manuel Valls avait évoqué pour la première fois l'éventualité d'une levée de ces mesures de rétorsion, sans préciser de calendrier. "Mais (la Russie) doit remplir sa part du contrat (...) qu'elle a signé dans le cadre des accords de Minsk" sur l'Ukraine, avait-il souligné devant les députés français. Les accords de Minsk, signés en février de l'an dernier grâce à la médiation franco-allemande, visent à mettre fin à un conflit opposant les rebelles prorusses à l'armée ukrainienne dans l'Est ukrainien.
La Russie s'enfonce dans la récession. Au Forum économique de Davos vendredi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que les sanctions pourraient être levées "dans les prochains mois" si Moscou appliquait "complètement" ces accords. La visite d'Emmanuel Macron confirme la reprise progressive du dialogue économique entre Paris et Moscou, qui avait subi un coup d'arrêt avec la crise ukrainienne, mais intervient au moment où la Russie s'enfonce dans la récession. Le ministre français avait reçu son homologue russe Alexeï Oulioukaïev en septembre à Paris et les deux responsables doivent réunir lundi la commission chargée de développer la coopération commerciale entre les deux pays, qui n'avait plus siégé depuis septembre 2013.