Russie : le principal opposant russe Navalny libéré de prison, selon son compte Instagram

Alexeï Navalny, septembre 2017 crédit : MAXIM ZMEYEV / AFP - 1280
Alexeï Navalny devrait sortir de prison dimanche matin pour reprendre le cours de sa campagne électorale bousculée (image d'illustration) © MAXIM ZMEYEV / AFP
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avec AFP , modifié à
L'opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, est sorti de prison dimanche matin après 20 jours de détention pour avoir organisé des manifestations non-autorisées. 

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a retrouvé dimanche matin la liberté, après avoir passé 20 jours en détention. Il va reprendre le fil d'une campagne électorale dont le cours s'est accéléré en son absence.

Libéré après 20 jours de prison. Placé en détention pour avoir organisé des manifestations non-autorisées contre le président russe Vladimir Poutine, l'avocat et blogueur anticorruption a été remis en liberté, a-t-il annoncé sur son compte Instagram vers 9h30 (heure française).

"Pendant 20 jours, j'ai lu 20 livres, appris quelques mots en kirghiz, bu 80 litres de thé et écouté la chanson "Donnez-moi un mot parce que je suis un toastmaster" à la radio pas moins de 60 fois. Je suis prêt à partir ce soir pour parler lors d'un rassemblement à Astrakhan", peut-on lire.

Une manifestation dans l'après-midi. Alexeï Navalny, 41 ans, "se rendra directement" à Astrakhan, ville située à 1.300 km au sud-est de Moscou, au bord de la mer Caspienne, où il a appelé ses partisans à se réunir à 16 heures pour une manifestation cette fois autorisée par les autorités locales, a déclaré sa porte-parole Kira Iarmich. Avec ces manifestations, Alexeï Navalny espère rythmer la campagne électorale de l'élection présidentielle de mars prochain, à laquelle il s'est déclaré candidat.

Inéligible jusqu'en 2028. Mais mardi, alors qu'il était encore en détention, la présidente de la commission électorale centrale, Ella Pamfilova, a mis un coup d'arrêt à ses ambitions présidentielles, affirmant qu'il est inéligible jusqu'en 2028 en raison d'une condamnation de justice. À moins de six mois du scrutin, pour lequel Vladimir Poutine ne s'est pas encore déclaré officiellement candidat, l'opposant ne baisse pas les bras pour autant et devrait continuer à multiplier les déplacements et manifestations pour élargir sa base électorale, concentrée essentiellement à Moscou.

Une nouvelle adversaire. Résolu à mener campagne contre Vladimir Poutine, Alexeï Navalny doit maintenant composer avec un autre coup de théâtre survenu lors de sa détention : l'annonce mercredi soir de la candidature de Ksenia Sobtchak, une vedette de télévision proche de l'opposition. Cette candidature, que de nombreux médias et analystes ont qualifié de "coup monté" du Kremlin, risque de diviser davantage les rangs des adversaires à Vladimir Poutine.

Un "plan du Kremlin". Dès septembre, alors que cette candidature n'était encore qu'hypothétique, Alexeï Navalny l'avait ainsi vertement critiquée, dénonçant un "plan du Kremlin" et qualifiant de "caricature de candidat libéral" Ksenia Sobtchak, fille du mentor politique du président russe. En retour, la jeune femme de 35 ans, qui affirme être une candidate "contre tous", l'avait accusé de vouloir garder "le monopole de l'opposition". Elle a cependant ensuite affirmé mercredi soir qu'elle retirerait sa candidature si Alexeï Navalny était autorisé à se présenter en mars.