L'ex-gloire du Tea Party Sarah Palin, candidate malheureuse à la vice-présidence en 2008, a appelé les républicains à voter Donald Trump aux primaires. Elle voit en lui l'homme qui "fera sauter" l'establishment politique. Lors d’un meeting mardi soir dans l’Iowa, Sarah Palin a lancé, survoltée, à la foule, "êtes-vous prêts à rendre sa grandeur à l'Amérique ?", aux côtés d’un Donald Trump amusé. Mais le soutien de Sarah Palin est-il véritablement un atout pour le milliardaire new-yorkais ?
Une Sarah Palin toujours populaire. Depuis qu’elle a fait campagne aux côtés de McCain en 2008, Sarah Palin a perdu en influence. Elle n'exerce plus de mandat électif depuis juillet 2009. Mais l’ancienne gouverneure de l’Alaska reste populaire dans les rassemblements conservateurs, où elle apparaît régulièrement pour tancer l'establishment, les élites politiques et économiques, et en particulier les barons du parti républicain.
" Trump veut donner une garantie supplémentaire de son ancrage populiste "
"Sarah Palin pourrait aider Donald Trump à faire le plein de votes dans les Etats où elle est populaire", analyse le spécialiste des Etats-Unis François Durpaire. Pour l’expert, le choix d’apparaître aux côtés de Sarah Palin permet à Donald Trump de "donner une garantie supplémentaire de son ancrage populiste".
Originaire de New-York, le milliardaire est perçu par certains comme trop "modéré", contrairement à son principal adversaire : le gouverneur du Texas Ted Cruz. Ce dernier a d’ailleurs été très longtemps soutenu par Sarah Palin. Il lui doit, entre autres, son siège au Sénat obtenu en 2012. Ted Cruz avait anticipé ce ralliement et avait posté le message suivant sur Twitter : "Sans son soutien, je ne serais pas au Sénat. Quoi qu'elle fasse en 2016, je resterai un grand fan".
I love @SarahPalinUSA Without her support, I wouldn't be in the Senate. Regardless of what she does in 2016, I will always be a big fan.
— Ted Cruz (@tedcruz) January 19, 2016
L’effet "Mama grizzly". Sarah Palin apparaît comme une femme rustique, aux valeurs traditionnelles, qui séduit dans les Etats les plus ruraux d’Amérique. Elle s’est d’ailleurs elle-même surnommée "mama Grizzly" (maman grizzly) lors des élections législatives américaines de 2010, cultivant ainsi son image de femme d’opinion qui n’hésite pas à sortir les griffes. En 2009, elle avait même proclamé son amour pour la chasse.
Mais son franc-parler ne fait pas l’unanimité et Sarah Palin demeure un personnage qui divise au sein même des républicains. Rien n’indique donc qu’il y aura un "effet Palin" qui contribuera à augmenter la cote du milliardaire. Quelques fans de Donald Trump, interrogés à la sortie du meeting à Ames étaient divisés en sortant, certains estimant que Donald Trump n'avait pas besoin d'elle pour s'en sortir.